(Québec) Les membres de Québec solidaire (QS) ont adopté dimanche une proposition d’urgence réclamant le déclenchement « le plus tôt possible » d’une enquête publique sur la gestion de la pandémie dans les CHSLD.

À la toute fin de leur congrès essentiellement virtuel, ils ont jugé que les « graves manquements et incohérences du réseau de la santé » révélés dans les derniers jours à l’enquête du coroner, tout comme les causes de la mauvaise gestion, méritent un examen plus approfondi.

Québec solidaire – comme les autres partis de l’opposition – réclame depuis des mois à l’Assemblée nationale une telle enquête publique, sans succès.

Fort du mandat de ses militants, le chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois compte « talonner François Legault toute la semaine sur cette question-là ».

« Nos membres veulent qu’on relance cette exigence de commission d’enquête publique » et « il faut augmenter la pression sur François Legault », a-t-il ajouté en conférence de presse au terme du congrès.

L’enquête de la coroner Géhane Kamel « n’est pas en train d’invalider l’idée d’une commission d’enquête publique, [elle] est en train d’alimenter la pertinence de cette enquête parce qu’on découvre que bien des choses n’ont pas tourné rond. On ne peut perdre des milliers d’aînés au Québec et se dire : ce n’est pas grave si on apprend juste la moitié de la vérité ».

Un rapport attendu

Ce n’est pas la seule raison pour laquelle le gouvernement Legault sera sur la sellette dans les prochains jours, alors que les députés reviennent en chambre après un ajournement des travaux parlementaires d’une semaine. Mardi, la protectrice du citoyen, Marie Rinfret, rendra public son rapport spécial sur la gestion de la crise de la COVID-19 dans les CHSLD durant la première vague de la pandémie.

Elle avait déposé un rapport d’étape dévastateur en décembre 2020. Et on s’attend à ce que le rapport final soit à l’avenant. « Les CHSLD ont été l’angle mort de la préparation à la pandémie », concluait-elle. Le gouvernement avait, au moment de la première vague, « une méconnaissance » des enjeux vécus dans les CHSLD, pourtant bien documentés. « C’est en raison de cette méconnaissance de la situation [des CHSLD] qu’on s’est ramassé dans une crise aiguë. […] C’était explosif », ajoutait-elle.

Lors du congrès de QS, les militants ont entériné la nomination de Gabriel Nadeau-Dubois comme candidat au poste de premier ministre – ce qui confirme sa fonction de chef parlementaire – et celle de Manon Massé comme candidate au poste de vice-première ministre.

Alejandra Zaga Mendez, ex-candidate dans Bourassa-Sauvé et chercheuse en économie écologique, succède à Nika Deslauriers à titre de présidente du parti.