(Trois-Rivières) La présidente de la Coalition avenir Québec (CAQ), Sarah Beaumier, n’exclut pas de se présenter comme candidate dans Marie-Victorin.

Au terme du conseil général du parti dimanche, elle a déclaré à La Presse que des discussions formelles n’ont pas été entreprises à ce jour. Elle n’a toutefois pas caché son intérêt pour représenter la CAQ dans la circonscription de Longueuil devenue vacante à la suite de l’élection de Catherine Fournier à la mairie.

« Je ne l’exclus pas », de porter les couleurs du parti dans Marie-Victorin, a affirmé Mme Beaumier, qui travaille pour un fabricant de voitures électriques.

Une possible candidature de Mme Beaumier a commencé à faire jaser à la suite de propos tenus par le premier ministre François Legault en conférence de presse aux côtés de sa présidente.

En anglais, il s’est dit en confiance d’avoir plus de deux sièges sur l’île de Montréal aux prochaines élections. « Incluant… », a-t-il ajouté en se tournant vers Mme Beaumier et en s’interrompant aussitôt. « OK, je n’ai rien dit. »

Samedi, il annonçait que son parti sera de la course dans Marie-Victorin avec « probablement » une femme sur les rangs. L’élection partielle aura lieu « après Noël », en 2022.

Mme Beaumier a représenté la CAQ dans Hochelaga-Maisonneuve en 2018. Cette spécialiste du marketing, mère de trois jeunes enfants, a accédé à la présidence du parti il y a un an.

Selon une biographie diffusée sur le site web de la CAQ, Sarah Beaumier a un baccalauréat en commerce de l’Université Concordia et une maîtrise en marketing de l’école des Hautes études commerciales (HEC) de l’Université de Montréal. Elle a déjà travaillé en marketing et en gestion, notamment chez Merck Canada, Novo Nordisk, au Consulat général du Canada à New York, au Globe and Mail et à l’agence Touché !

Ne rien tenir pour acquis

L’ambiance était à la fête au conseil général, alors que la CAQ a souligné ses 10 ans. Le menu, sur le thème des régions, évitait toute controverse et les propositions étaient consensuelles.

Dans son allocution de clôture, axée sur le nationalisme économique, François Legault a invité les 850 militants et membres du personnel politique à ne pas se laisser endormir par les sondages.

C’est sûr que ça fait plaisir de voir les sondages, mais il faut rien prendre pour acquis. La confiance des Québécois, on doit la mériter.

François Legault, premier ministre du Québec

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre François Legault

« J’ai besoin de vous autres, les militants. On a déjà ensemble fait beaucoup de changements. Mais on a encore beaucoup de changements à faire. Et j’ai comme l’impression qu’on va avoir besoin d’un autre mandat », a-t-il ajouté sous des applaudissements nourris.

Lors de sa conférence de presse, François Legault a balayé d’un revers de main les critiques de « deux-trois » militants de son parti au sujet du troisième lien. « Il faut d’abord comprendre qu’il y a un problème » de congestion entre Québec et Lévis, a-t-il plaidé, ajoutant qu’un tunnel est « le moins pire projet ». Il a voulu relativiser le coût estimé jusqu’à 10 milliards en rappelant que le REM de l’Est représente des investissements du même ordre.

François Legault a mentionné qu’« éventuellement », son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, annoncera le fruit de la réflexion du gouvernement concernant les moyens à prendre pour convaincre les chefs d’entreprise anglophones d’apprendre le français. Pour y parvenir, il n’est pas nécessaire d’amender le projet de loi 96 qui réforme la loi 101 d’après lui.

Selon le ministre responsable du dossier, Simon Jolin-Barrette, « dans l’application de la procédure de francisation », une société doit s’assurer de « la généralisation de [l’utilisation] du français à l’intérieur de l’entreprise, à tous les niveaux ». « Ultimement, si l’entreprise ne respecte pas la procédure de francisation, il y a un pouvoir d’ordonnance de l’OQLF de se conformer qui peut se traduire en sanctions pénales », a-t-il ajouté.

Dans ses discours de la fin de semaine, M. Legault a salué plusieurs artisans de la première heure de la CAQ sans parler du cofondateur du mouvement, l’homme d’affaires Charles Sirois. Il a justifié son silence en disant que M. Sirois « a donné de la crédibilité » au mouvement sans par la suite avoir été « impliqué dans le parti politique ». Il n’y a « pas du tout » un malaise. « J’ai même échangé des textos avec lui [samedi] parce que justement on se rappelle qu’il y a 10 ans, on passait d’un mouvement à un parti politique. »