(Québec) La commissaire à l’éthique et à la déontologie ouvre une enquête à la demande du Parti libéral du Québec (PLQ) au sujet de la formation caquiste sur les « planification et achat médias » en vue des futures élections. Selon les libéraux, il s’agit d’une « formation partisane » payée avec les deniers publics.

Jeudi, le personnel des bureaux de circonscriptions des 125 députés de l’Assemblée nationale a reçu par courriel le contenu d’une formation à l’intention des équipes de circonscriptions caquistes seulement. Les informations ont été envoyées par une employée du cabinet du whip en chef du gouvernement.

Le document fait état des règles à suivre pour effectuer un placement publicitaire dans le contexte électoral afin de « rejoindre les électeurs » et de « faciliter leur participation au scrutin ». On y explique de quelle manière utiliser la plateforme qui centralise les informations des électeurs caquistes, appelée la « Coaliste ».

La formation, sous forme de webinaire, a été présentée mercredi par deux employés du parti.

Le hic aux yeux des libéraux, c’est que l’opération « laisse planer un rôle partisan attribué au personnel des bureaux de comté » ainsi qu’aux ressources utilisées par le cabinet du whip en chef du gouvernement. On note aussi que chaque page est ornée du logo de l’Assemblée nationale.

« C’est une présentation de A à Z qui est partisane, dénonce le député libéral Marc Tanguay. Il y a des règles très claires. C’est connu dans tous les bureaux de comté : vous ne pouvez pas faire du partisan avec l’Assemblée nationale. […] Les ressources sont là pour servir le peuple et pas pour servir le parti. »

Le député de LaFontaine a demandé vendredi à la commissaire à l’éthique et à la déontologie, Ariane Mignolet, d’examiner l’affaire. Mme Mignolet a confirmé qu’elle ouvrait une enquête le jour même. Sa décision a par ailleurs été transmise au whip en chef du gouvernement, Eric Lefebvre

Par ailleurs, les libéraux soulignent que l’on demande dans le document aux équipes de circonscription de soumettre leur plan publicitaire avant le 15 février. « Mon premier réflexe, c’est que c’est tôt pour une campagne à l’automne », affirme M. Tanguay.

Selon lui, cela laisse indiquer que « c’est clairement une option » pour le gouvernement de déclencher les élections générales avant le 3 octobre. Au micro de Paul Arcand, le 25 octobre, le premier ministre avait écarté cette option. « On ne touchera pas à ça », avait-il affirmé.

Pas « partisan », assure la CAQ

Au cabinet du whip en chef du gouvernement, on assure qu’il ne « s’agissait pas d’une formation partisane », mais plutôt d’une « formation sur les bonnes pratiques concernant le placement média pour nos équipes en circonscription pour s’assurer que toutes les règles soient suivies ».

« À l’approche d’une année électorale, nous voulions rappeler à tous les différences entre le travail et les communications de nos élus et ce qui est partisan », affirme au contraire l’attaché de presse de l’aile parlementaire Marc Danis dans une déclaration transmise par courriel à La Presse.

On convient néanmoins qu’une erreur est survenue lors de l’envoi des informations aux bureaux de circonscription.