(Québec) Après une semaine difficile qui s’est soldée par l’exclusion de la députée Marie Montpetit, la cheffe libérale Dominique Anglade s’est envolée mercredi pour les Îles-de-la-Madeleine, où elle prendra l’engagement de nommer un ministre responsable des Pêches dans un gouvernement libéral.

Mme Anglade en fera la proposition jeudi alors qu’elle doit rencontrer des représentants de l’industrie aux Îles-de-la-Madeleine. Elle devait au départ visiter l’archipel mardi, puis se rendre en Gaspésie, mais la crise impliquant la députée Marie Montpetit – qui a été exclue du caucus lundi – l’a forcée à rester à Québec.

Les libéraux se sont d’ailleurs réunis en caucus mercredi. « On s’est surtout parlé, je pense que tout le monde était dans cette optique de se serrer les coudes et de regarder en avant », a indiqué Mme Anglade en entrevue. « C’est sûr que c’était émotif, mais il y avait une grande chaleur humaine », a-t-elle relaté.

C’est la cheffe qui assume désormais la responsabilité de la santé que détenait la députée de Maurice-Richard. Le député Gaétan Barrette – qui a lui aussi été dépouillé de ses responsabilités, mais dans la foulée d’un gazouillis controversé sur les médecins de famille –, n’était pas présent au caucus pour des raisons personnelles, a-t-on indiqué.

La cheffe libérale entend nommer un responsable des enjeux relatifs à la santé « au cours des prochaines semaines ». Elle n’a pas voulu confirmer si elle le ferait avant la tenue du congrès des membres, les 27 et 28 novembre. Mme Anglade mise d’ailleurs sur cet évènement pour donner un nouveau souffle à sa formation.

Un ministre avec « son propre budget »

Le Parti libéral du Québec proposera jeudi de nommer un ministre responsable des Pêches qui aurait « son propre budget » pour développer comme il se doit ce « moteur économique » des régions. Une visée qui n’est pas étrangère au projet de Charte des régions que souhaite implanter Mme Anglade.

« La question de la pêche, c’est la Gaspésie, la Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent, les Îles-de-la-Madeleine », illustre la cheffe de l’opposition officielle. Selon elle, les acteurs de cette industrie n’ont pas « l’oreille » du gouvernement Legault.

« Ils ont comme un potentiel qu’ils ne sont pas capables d’exploiter », souligne-t-elle. « Ils ont des projets de développement, des projets de transformation, ils se réunissent, ils proposent de la valorisation de certains produits et ils voient tout le potentiel, et on dirait qu’ils sont les seuls à le voir », argue-t-elle.

Elle note le « potentiel » des pôles en éducation, de la transformation des produits aquatiques, de la pêche durable et de l’aquaculture. En nommant un ministre dont la responsabilité serait les pêches, Mme Anglade voudrait accroître les retombées économiques liées et promouvoir le « savoir-faire » de cette industrie.

Cela permettrait « un accompagnement plus ciblé des travailleurs et des entreprises », a-t-elle ajouté. Ce ministre responsable relèverait tout de même du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.