(Québec) La députée Marie Montpetit est exclue pour de bon du caucus libéral en raison d’allégations de harcèlement psychologique, peu importe les résultats d’une future enquête, dit la cheffe Dominique Anglade. Mme Montpetit ne pourra donc pas porter les couleurs du PLQ lors des élections générales de 2022.

« Avec la quantité d’informations que j’ai aujourd’hui, avec les faits qui m’ont été présentés, je ne vois pas de quelle manière [une réintégration au caucus] se produirait. C’est ce que je peux vous dire », a expliqué Mme Anglade lors d’un point de presse mardi à l’Assemblée nationale.

« [Lundi], nous avons eu des informations additionnelles qui m’ont portée à prendre la décision d’exclure Marie Montpetit de notre caucus libéral », a-t-elle ajouté. « C’était la seule décision à prendre, c’était la seule décision qui s’imposait dans un contexte où aujourd’hui, on est en 2021 et on ne peut pas tolérer certains comportements auprès des collègues, auprès des employés ».

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Dominique Anglade

La Presse a révélé lundi que Mme Anglade avait reçu une plainte écrite de harcèlement psychologique visant Mme Montpetit, et a été mise au courant d’allégations de même nature à son sujet. La Presse a également recueilli les témoignages de quatre personnes alléguant que Marie Montpetit les a harcelées psychologiquement alors qu’elle siégeait dans l’opposition, ou lorsqu’elle était ministre de la Culture et des Communications à la fin du mandat du gouvernement Couillard.

Une source a aussi confirmé que les autorités du PLQ ont été informées au cours des derniers mois de comportements répréhensibles et de paroles inacceptables de la part du député à l’égard du personnel politique.

Mme Anglade a-t-elle tardé à agir ? Elle s’en défend. « Chaque fois qu’on a eu des informations, on a posé des gestes », a-t-elle dit.

Accélération

La cheffe libérale répète qu’elle n’a « jamais » pris à la légère les questions de harcèlement, mais que la donne a changé depuis quelques jours. Elle a sévi lundi à la suite d’une « accélération dans les informations qui [lui] ont été rapportées ». La veille, lors d’une entrevue à La Presse, quelques heures avant de prendre la décision d’exclure Mme Montpetit du caucus libéral, Dominique Anglade a affirmé qu’elle recevait « chaque heure » des informations supplémentaires concernant la députée de Maurice-Richard et que « la situation était extrêmement sérieuse ».

Mme Anglade a d’ailleurs reporté une tournée régionale en Gaspésie et a déplacé un voyage aux Îles-de-la-Madeleine. Elle trouvait « important » d’être au parlement mardi et mercredi avec son caucus.

Lors de son point de presse, elle était accompagnée de l’ancien chef par intérim Pierre Arcand, qui a dirigé le parti entre le départ de Philippe Couillard, après les élections générales de 2018, et l’arrivée de Dominique Anglade à la tête du parti en 2020. M. Arcand dit qu’il ignorait tout de la situation à l’époque. « On était dans une période où il y avait des politiques à l’Assemblée nationale qui existaient, il y avait la politique également, chez nous, de zéro harcèlement. Moi, j’avais des rencontres régulières avec les officiers de ma formation politique et je n’ai pas entendu, à l’époque, de plainte au sujet de Mme Montpetit », a-t-il précisé.

M. Arcand dit avoir entendu parler pour la première fois des allégations de harcèlement visant Mme Montpetit cette semaine.