(Québec) Québec solidaire a puisé dans ses poches pour se payer une campagne d’affichage contre le troisième lien, véritable « boulet climatique » qui pourrait coûter jusqu’à 10 milliards de dollars aux Québécois.

Ce sont six grands panneaux d’affichage qui apparaîtront lundi sur les abords d’autoroutes de la capitale. Le message – « 50 000 voitures de plus ici » – s’adresse aux automobilistes de Québec qui, selon les solidaires, pâtiront de l’arrivée de milliers d’automobilistes de la Rive-Sud.

« L’obsession de François Legault va vous coûter 10 milliards. Ce sont 10 milliards que les familles du Québec n’ont pas les moyens de gaspiller dans un projet comme ça. Ce sont 10 milliards pour un boulet climatique, un projet du passé, qui va ternir la réputation écologique du Québec », a lancé lundi matin le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

Le message de QS fait référence aux 50 000 à 55 000 voitures qui devraient emprunter chaque jour le tunnel après sa construction prévue pour 2031. Ces chiffres du gouvernement ne précisent toutefois pas combien de ces voitures proviendront de la Rive-Sud pour se déverser à Québec.

Le parti a pigé 6000 $ dans ses coffres pour se payer cette campagne contre le tunnel Québec-Lévis. Elle survient à un moment charnière, alors que le gouvernement de François Legault a « reculé pour une première fois ».

En effet, la semaine dernière, Québec a annoncé son intention de supprimer de ses plans la sortie automobile initialement prévue dans le quartier Saint-Roch, après des mobilisations citoyennes.

Puis, vendredi dernier, l’experte Marie-Hélène Vandersmissen a décidé de claquer la porte du comité de suivi de la Politique de mobilité durable. La directrice du Département de géographie de l’Université Laval a été ulcérée par des propos du ministre des Transports, François Bonnardel, en faveur du troisième lien.

« Je ne veux plus faire partie de cette comédie », a écrit Mme Vandersmissen pour justifier son départ, selon Le Soleil.

« Je pense que le troisième lien est en voie de devenir un caillou dans le soulier de François Legault. Pas seulement à Québec, mais dans la prochaine élection nationale de 2022 », croit M. Nadeau-Dubois.

« Ce projet est le symbole de ce que François Legault propose aux Québécois : dépenser des fortunes dans de petites obsessions qu’il entretient, mais qui sont complètement déconnectées du quotidien des gens. »