(Québec) Le père du virage ambulatoire, de l’assurance médicaments et de l’Institut national de santé publique, l’ancien ministre de la Santé Jean Rochon, s’est éteint lundi à l’âge de 83 ans.

Sous le gouvernement de Lucien Bouchard, M. Rochon a entrepris une réforme de la santé, le virage ambulatoire. L’objectif était d’éviter le passage à l’hôpital et de miser davantage sur les services de première ligne comme les CLSC et les soins à domicile. Mais cette réforme n’a pas été terminée et les investissements pour la première ligne n’ont pas été faits. Le gouvernement péquiste privilégiait alors le déficit zéro.

Comme ministre, il a créé l’assurance médicaments et a fait adopter une loi qui régit l’usage du tabac dans les lieux publics, en 1998. C’est sous sa gouverne qu’a été créé l’Institut national de santé publique (INSPQ).

Né à Montréal en 1938, M. Rochon est issu d’une famille modeste ; son père était débardeur. Il a obtenu une licence en droit de l’Université de Montréal en 1961, puis il a été diplômé en médecine de l’Université Laval en 1966. Il avait une maîtrise en santé publique (1968) et un doctorat dans le même domaine de l’Université Harvard (1973).

Un homme « gentil et brillant »

M. Rochon a travaillé entre autres au Centre hospitalier de l’Université Laval et au département de médecine de cet établissement, comme doyen de faculté, notamment. Il a également travaillé à l’Organisation mondiale de la santé, à Genève, de 1990 à 1993.

Il a été élu sous la bannière du Parti québécois dans Charlesbourg, en 1994, et a été ministre de la Santé jusqu’à la fin de 1998. Il a été par la suite notamment ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Il a quitté la vie politique en 2003.

« Je viens d’apprendre le décès de mon ancien collègue Jean Rochon. Quelle triste nouvelle. C’était un homme gentil et brillant. J’ai une pensée pour ses proches et sa famille », a réagi le premier ministre François Legault sur les réseaux sociaux.

Pour le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, « ce grand homme aura marqué l’histoire du Québec en osant s’attaquer au lobby du tabac et pour avoir entamé la décentralisation du système de santé ».