(Québec) Le discours d’ouverture de François Legault était à peine terminé mardi que les oppositions posaient déjà la même question : tout ça pour ça ? À leurs yeux, l’opération menée par le premier ministre est un exercice de communication « superficiel » qui peaufine des slogans électoraux, plus qu’il amène des solutions aux enjeux que vivent les Québécois.

« Aucune vision »

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec

La cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade, dépeint le premier ministre comme l’homme d’une équipe sans vision qui est « toujours en retard par rapport à la parade ». Elle s’inquiète que le gouvernement caquiste n’ait pas suffisamment élaboré de mesures sur la pénurie de main-d’œuvre, ce qui lui fait dire que François Legault « n’écoute pas ce qui se passe sur le terrain et n’écoute pas ce que les gens ont à dire ». Selon elle, le discours d’ouverture de la nouvelle session parlementaire prononcé mardi est « une opération de rattrapage ratée », et a été prononcé par « un premier ministre inquiet [qui] voit comme tout le monde que ça pète un peu de partout ».

Incohérent en environnement

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Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire

Gabriel Nadeau-Dubois accuse François Legault d’être incohérent concernant les enjeux environnementaux. Selon le chef parlementaire de Québec solidaire, « pour François Legault, l’environnement, c’est un slogan ». Il déplore, tout comme le fait Dominique Anglade, que la crise climatique ait été abordée lors du discours d’ouverture après 50 minutes de présentation. « [Et] il y a eu cinq minutes et demie consacrées à la plus grande crise de notre époque », tonne-t-il. Pour M. Nadeau-Dubois, « le mot-clé, si on veut être crédible sur la question de l’environnement, c’est la cohérence ». À ce sujet, il rappelle le mégaprojet caquiste de troisième lien routier entre Québec et Lévis, qui « défait d’une main ce qu’on essaie de faire de l’autre », alors que le gouvernement promet la carboneutralité du Québec d’ici 2050.

Du marketing politique superficiel

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Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Paul St-Pierre Plamondon affirme que le discours d’ouverture du premier ministre était « un exercice de lancement de campagne électorale de la Coalition avenir Québec à même les fonds publics ». Le chef péquiste accuse le gouvernement de se prêter constamment à « un exercice de slogans plutôt que de résultats » et d’être « accro au marketing et à la visibilité ». En résumé, ajoute le chef parlementaire du Parti québécois, Joël Arseneau, « c’est une autre opération de marketing politique, un exercice de communication pour le moins superficiel ». Ce dernier s’inquiète également des intentions exprimées par le gouvernement en matière de santé, alors que Québec promet une décentralisation qui suggère de jouer à nouveau dans les structures imposées lors de la précédente réforme, sous le gouvernement libéral. S’il déplore un réseau qui est depuis « hyper connecté [au ministère de la Santé] et hyper politique », M. Arseneau affirme qu’on « en a soupé des réformes ».