(Ottawa) Le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, presse le gouvernement Trudeau d’adopter rapidement le projet de loi visant à moderniser la Loi sur les langues officielles, maintenant que la campagne électorale est terminée.

Dans une déclaration publiée jeudi, M. Théberge a souligné l’importance d’agir rapidement, d’autant que le dossier des langues officielles a occupé l’avant-scène de l’actualité au cours des 12 derniers mois, notamment à la suite du dépôt du projet de loi visant à réformer la Loi sur les langues officielles et à cause de la nomination de la gouverneure générale Mary Simon, qui ne parle pas français.

Durant la campagne électorale, les libéraux de Justin Trudeau se sont engagés à procéder rapidement à l’adoption de ce projet de loi s’ils étaient reportés au pouvoir.

« Maintenant que l’élection fédérale est derrière nous et que la rentrée parlementaire est imminente, j’incite le nouveau gouvernement à garder nos langues officielles et la modernisation de la Loi en tête de sa liste de priorités et à respecter ses engagements auprès de la population canadienne », a affirmé le commissaire dans sa déclaration.

« Malgré le chemin parcouru, il reste beaucoup de travail à accomplir. Comme je l’ai dit à de nombreuses reprises, la Loi sur les langues officielles, qui est la pierre angulaire de notre régime linguistique, doit être revue en profondeur afin qu’elle soit actuelle, dynamique et robuste. Nous avons un réel besoin d’avoir une loi modernisée pour mieux protéger les droits linguistiques de la population et favoriser le plein épanouissement des communautés de langue officielle en situation minoritaire », a-t-il ajouté

« Il est plus que temps de passer à l’action, et je m’attends à ce qu’un projet de loi soit déposé dans les plus brefs délais », a-t-il encore plaidé.

Reporté au pouvoir pour un troisième mandat, mais de nouveau à la tête d’un gouvernement minoritaire, le premier ministre Justin Trudeau n’a pas encore tenu une conférence de presse depuis le jour des élections.

Son entourage a fait savoir qu’il attend d’obtenir les résultats définitifs dans l’ensemble des 338 circonscriptions avant de rencontrer les médias afin d’expliquer les grandes priorités de son gouvernement au cours des prochains mois.

La toute première tâche à laquelle doit s’attaquer M. Trudeau consistera à former son cabinet. Durant les élections de lundi, trois ministres ont été défaites. Il s’agit de la ministre des Pêches et Océans, Bernadette Jordan, dans la circonscription de South Shore—St. Margarets, en Nouvelle-Écosse, de la ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et du Développement économique rural, Maryam Monsef, dans la circonscription de Peterborough—Kawartha, en Ontario, et de la ministre des Aînés, Deb Schulte, dans la circonscription de King-Vaughan, également en Ontario.

Une quatrième ministre, Catherine McKenna, qui dirigeait le ministère des Infrastructures et de Collectivités, n’a pas brigué de nouveau les suffrages dans la circonscription d’Ottawa-Centre.

Résultat : le premier ministre devra nommer quatre femmes s’il veut préserver la parité hommes/femmes au sein de son un cabinet qui compte 36 ministres, en plus de M. Trudeau.