(Québec) L’Assemblée nationale demande de façon unanime au Groupe de diffusion du débat des chefs fédéraux en anglais de présenter des excuses « pour le procès hostile intenté contre la nation québécoise » jeudi soir dernier.

Une motion en ce sens a été déposée par le Parti québécois puis adoptée par les députés de tous les partis, mardi, jour de rentrée de l’Assemblée nationale. Elle sera envoyée aux médias anglophones membres du Groupe de diffusion, à la modératrice Shachi Kurl et à la firme Angus Reid dont elle est la présidente. Une autre motion présentée par la cheffe libérale Dominique Anglade, a été adoptée unanimement pour condamner le « Québec bashing ».

Le débat de jeudi s’est transformé en procès de deux textes légistatifs québécois, la Loi sur la laïcité de l’État (« loi 21 ») et le projet de loi 96 sur la protection de la langue française. Shachi Kurl a demandé à répétition au chef bloquiste Yves-François Blanchet comment il pouvait appuyer de telles mesures « discriminatoires ». Le préambule de sa question disait : « Vous niez que le Québec a un problème de racisme, pourtant vous défendez [ces] mesures qui marginalisent les minorités religieuses, les anglophones et les allophones. »

Vendredi dernier, le premier ministre François Legault a condamné cette « attaque contre le Québec » et a dit espérer des excuses qui ne sont pas venues jusqu’ici. Les partis d’opposition ont également condamné la tournure du débat des chefs en anglais.

La Commission des débats des chefs, qui a chapeauté l’organisation des débats en français et en anglais, a rappelé son indépendance par rapport au volet journalistique des exercices. Elle n’a donc « participé à aucune des questions de la modératrice afin de respecter l’indépendance journalistique », a écrit vendredi la directrice des communications de la Commission, Chantal Ouimet.

Ce mandat est dévolu au Groupe de diffusion des débats, partenariat regroupant divers médias, dont APTN News, CBC News, CTV News et Global News, du côté anglophone. Dans un communiqué publié en fin de journée vendredi, le Groupe a déclaré que « la question portait explicitement sur ces lois » et qu’elle « n’affirmait pas que les Québécois sont racistes ».

Selon lui, « la question de Mme Kurl concernant la loi 21 et le projet de loi 96 du Québec a été posée à M. Blanchet pour lui donner l’occasion d’expliquer le point de vue de son parti sur ces lois, qui ont fait l’objet d’une large couverture et d’importantes conversations depuis qu’elles ont été déposées à l’Assemblée nationale du Québec ».