(La Malbaie) Le Parti québécois accuse le gouvernement Legault d’être grisé par le pouvoir et l’exhorte à lui prouver le contraire en mettant fin à l’état d’urgence sanitaire. L’adoption d’une loi serait toutefois requise pour y arriver, avancent les péquistes.

Dans un point de presse de clôture du caucus présessionnel du parti dans la région de Charlevoix, le nouveau chef parlementaire du Parti québécois, Joël Arseneau, a affirmé que la situation épidémiologique au Québec « ne justifie pas que le gouvernement ait les pouvoirs extraordinaires qu’il possède présentement », position dont il avait déjà fait part au cours des dernières semaines.

« On ne peut plus parler d’urgence sanitaire aujourd’hui. On peut parler de la poursuite de nos opérations dans le cadre d’une nouvelle normalité […] qui exige un certain nombre de règles qu’on ne doit plus adopter par décrets, mais par le processus régulier d’adoption de lois », a dit M. Arseneau.

« La levée de l’état d’urgence sanitaire doit être associée avec l’adoption d’une loi qui va permettre de garder un certain nombre de mesures, un certain temps, pour vivre avec le virus », a finalement précisé M. Arseneau.

Un pouvoir « grisant »

L’état d’urgence sanitaire, renouvelé en vertu de la Loi sur la santé publique, confère des pouvoirs extraordinaires au gouvernement du Québec dans sa gestion de la pandémie de COVID-19. Au printemps dernier, François Legault avait affirmé qu’il allait y mettre fin au cours de l’été, une fois la campagne de vaccination bien avancée.

Or, le premier ministre a changé d’idée au cours de l’été avec l’émergence d’une quatrième vague d’infections au coronavirus en raison du variant Delta. Il a déclaré à la fin d'août que l’urgence sanitaire serait prolongée plus longtemps que prévu.

« Le pouvoir est grisant [et] le gouvernement semble hésiter à laisser aller les pouvoirs extraordinaires que la Loi sur la santé publique lui accorde », a déploré Joël Arseneau mercredi.

Retour au Salon bleu

En prévision de la reprise des travaux parlementaires la semaine prochaine, le leader du Parti québécois, Martin Ouellet, a affirmé que son parti avait montré lors de son caucus présessionnel « qu’on voulait devenir une force à l’Assemblée nationale ».

À un an des élections, les péquistes ont sept députés au Parlement et un chef qui n’est toujours pas élu. Devant quelques militants réunis dans un bar de La Malbaie, mardi, Paul St-Pierre Plamondon a fait un discours pendant lequel il a rappelé qu’il serait présent sur le terrain au cours des prochains mois afin de parler des thèmes chéris par le parti, à commencer par la protection de l’environnement.