(Québec) Reconnaître dans la loi le droit pour tout enfant d’avoir une place dans un service de garde subventionné comme le promet la cheffe libérale Dominique Anglade est irréaliste, selon le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe.

« On peut bien lancer ça dans les airs, je comprends que c’est séduisant, je comprends que c’est simple à expliquer aussi… On fait de la politique, ce qui est qui simple à expliquer, ça pogne, ça fait des bonnes lignes. Mais la réalité, demandez à n’importe quel juriste, c’est beaucoup plus compliqué que ça », a-t-il lancé en marge de la réunion des députés caquistes en vue de la rentrée de l’Assemblée nationale le 14 septembre – la première réunion avec tous les élus réunis dans une même salle depuis le début de la pandémie.

Alors qu’une place est garantie à tout enfant dans les écoles, on ne peut appliquer la même mesure selon lui pour les services de garde car ce réseau n’est pas public. « Les services de garde sont entièrement privés ! Il y a des OBNL pour les CPE, des entreprises privées avec les garderies et des travailleuses autonomes dans les milieux familiaux. S’il y a 20 milieux familiaux qui ferment dans une ville, comment on assure ce droit-là ? C’est difficile d’arriver avec un droit parce que le réseau n’est pas pareil comme celui de l’éducation », a-t-il soutenu.

Il partage l’objectif de faire en sorte que chaque enfant ait une place subventionnée et entend présenter une réforme des services de garde cet automne pour y arriver. « Les parents se fichent pas mal comment l’article de loi est écrit, ce qu’ils souhaitent c’est une place », a-t-il lancé.

L’article 4 de la loi sur les services de garde prévoit que « tout enfant a le droit de recevoir, jusqu’à la fin de l’enseignement primaire, des services de garde éducatifs personnalisés de qualité », mais ce droit est limité dans le paragraphe suivant où l’on stipule que « ce droit s’exerce en tenant compte de l’organisation et des ressources ». À un an des élections, Dominique Anglade promet de garantir l’exercice du droit sans condition au cours d’un mandat libéral.

Pour Mathieu Lacombe, Mme Anglade « reconnaît les erreurs du passé » avec sa promesse, alors que les gouvernements libéraux n’ont pas développé les nouvelles places nécessaires pour répondre à la demande. Il chiffre à 37 000 le nombre de nouvelles places qu’il faudrait créer pour « compléter le réseau », ce qu’il s’engage à faire au cours des prochaines années.