(Orford) Le Parti libéral du Québec propose une série d’engagements pour que tous les parents québécois aient accès à une place subventionnée – à tarif unique – dans un service de garde d’ici cinq ans. Le plan libéral passe par la bonification des salaires des éducatrices, l’offre de formation accélérée et la conversion des places non subventionnées.

« Ce que l’on veut, c’est de s’assurer que les enfants puissent avoir accès à un service de garde, partout au Québec, au même niveau de qualité et au même prix pour tous », a lancé la cheffe Dominique Anglade, en marge du caucus présessionnel de sa formation, qui se tient de mardi à jeudi, à Orford, en Estrie.

Il s’agit du premier rendez-vous des troupes libérales en présence depuis le début de la pandémie. Cela marque aussi le début de l’année préélectorale à Québec.

Les libéraux ont promis de déposer « d’ici les prochains mois » à l’Assemblée nationale un projet de loi détaillant leurs visées. Essentiellement, les troupes libérales veulent que l’accès à un service de garde soit reconnu comme un droit, comme l’est l’éducation en vertu de la Loi sur l’instruction publique.

La Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance reconnaît déjà que « tout enfant a le droit de recevoir, jusqu’à la fin de l’enseignement primaire, des services de garde éducatifs personnalisés de qualité ». Mais « ce droit s’exerce en tenant compte de l’organisation et des ressources » disponibles, notamment.

« [La loi] dit que vous avez droit à un service de garde, mais […] sous réserve qu’il y ait suffisamment de ressources, des décisions des différents comités et de la priorisation donnée sur les listes », a énuméré le porte-parole libéral en matière de famille, Marc Tanguay. « Ces réserves-là, nous croyons, n’ont plus leur raison d’être. Un droit, c’est un droit. »

Les libéraux se donnent cinq ans pour opérer « une transition » et ainsi compléter le réseau « pour que les 51 000 enfants en attente d’une place en service de garde aient une place » en donnant la priorité aux poupons de 0 à 18 mois. Leur engagement se chiffre à des investissements annuels de 1,2 milliard de façon récurrente.

« Au terme de tout ça, il y aura un seul système dans lequel les parents auront à payer un prix unique », a martelé Mme Anglade.

« Un changement de vision »

Celle-ci admet qu’elle propose « un changement de vision » par rapport à l’ère de son prédécesseur, Philippe Couillard, qui avait mis de l’avant une réforme de la tarification des services de garde en fonction des revenus des parents, en 2014.

« La vision que l’on propose n’en est pas une où il va y avoir différents systèmes en parallèle. On veut un système qui soit équitable pour tous », a-t-elle ajouté.

En outre, les libéraux s’engagent à convertir l’ensemble des places non subventionnées du réseau en places subventionnées, à bonifier les salaires des éducatrices et à créer un programme de formation accéléré en petite enfance similaire à celui mis en place pour les préposés aux bénéficiaires lors de la première vague de la pandémie.

Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a rappelé sur Twitter que « la déclaration de principe selon laquelle chaque enfant a droit à une place est déjà dans la loi ». Il a accusé les libéraux d’avoir « frein[é] le développement » des services de garde « pendant 15 ans ».

Pour sa part, la cheffe Dominique Anglade a soutenu n’avoir « jamais entendu le gouvernement de la CAQ dire que [l’accès au service de garde] devait être un droit ».