(Québec) Mettre fin au recours aux agences de placement de personnel dans le réseau de la santé sera le cheval de bataille de Québec solidaire à l’automne. Le député Vincent Marissal, nouveau porte-parole en matière de santé, propose un plan sur trois ans pour « se sevrer complètement » de ce « cancer qui attaque le réseau ».

Le député solidaire hérite des responsabilités de la santé que détenait le co-porte-parole de la formation, Gabriel Nadeau-Dubois. Ce remaniement survient alors que Manon Massé cède sa place de cheffe parlementaire à M. Nadeau-Dubois. Vincent Marissal agissait auparavant comme porte-parole de sa formation en matière d’économie et d’innovation, notamment.

« J’avais envie d’amener quelques idées fortes et évidemment, talonner le gouvernement », résume le député de Rosemont. Sa circonscription abrite par ailleurs les hôpitaux Maisonneuve-Rosemont et Santa Cabrini, deux établissements avec d’importants enjeux de personnel et des problèmes liés à leur désuétude.

Québec solidaire – qui a frappé plusieurs fois sur le clou du recours aux agences de placement de personnel par le secteur public – veut maintenant que le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’engage à « prendre ses responsabilités » en déployant le plan transitoire que lui propose la formation politique.

« Il y a un délai très clair : il faut qu’on se soit débarrassé des [agences de placement] dans trois ans, ce qui veut dire que le gouvernement doit bouger maintenant. […] Le déclencheur de ça, c’est l’état lamentable dans lequel se trouve le réseau public », martèle M. Marissal, soulignant « l’épuisement généralisé » des troupes après 18 mois de pandémie.

« Briser le cercle vicieux »

M. Marissal réclame que le gouvernement Legault « réquisitionne » dans un premier temps le personnel infirmier des agences pour la durée de l’état d’urgence sanitaire. « L’urgence, ce sont les infirmières », précise-t-il, rappelant les ruptures de services survenues cet été dans les urgences, notamment.

Québec solidaire demande au gouvernement de mettre fin aux contrats conclus avec les agences privées de placement « de manière progressive ».

« Il va falloir non pas les interdire comme tel, parce qu’il y a une question de liberté d’entreprise, mais rendre la possibilité pour les agences de fournir des services à peu près impossible, sinon totalement impossible, pour qu’elles ne continuent pas d’infiltrer le réseau public. Il y a moyen ensuite de rapatrier les infirmières », dit-il.

Le député de Rosemont estime que les mesures prises jusqu’à présent par Québec pour serrer la vis aux agences ne sont pas suffisantes et « ne font pas la job ».

Québec solidaire soutient que d’arriver à « briser le cercle vicieux » passe aussi par le rehaussement des conditions de travail des infirmières. Dans son plan de transition, le parti suggère que les sommes récupérées par la fin des contrats avec le privé soient réinvesties dans leurs conditions de travail et leur salaire.