Les derniers mois ont été éprouvants. Mais au-delà de la COVID-19 et des trop nombreux drames qui ont secoué le Québec, du beau a réussi à se faire une place. La Presse vous raconte quatre histoires de personnes d’exception qui ont marqué leur communauté et leur député.

Être député, c’est parler à beaucoup de monde. La force du nombre fait que certaines rencontres sont marquantes. Pour Maryse Gaudreault, ce moment spécial se rattache à une personne : Christopher Howard. Un garçon que rien n’arrête.

Nous avions rencontré Christopher dans le cadre d’un reportage, à l’été 2019, sur ce qu’on appelle dans le jargon politique les « cas de comté ». Il s’agit de citoyens, au bout de leurs ressources, qui se tournent vers leur député pour trouver une solution à leur problème.

Le garçon avait quitté à sa propre demande sa famille biologique. Il vivait dans un organisme de soutien aux raccrocheurs et avait convaincu la députée de Hull de l’aider à réaliser son rêve : suivre des stages culinaires dans de grands restaurants en France.

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Pendant son séjour, Christopher a entretenu une correspondance avec Maryse Gaudreault. « À tout bout de champ, il m’envoyait des photos, comme quand il est allé à Paris une journée. Je vivais l’aventure à travers lui et ses commentaires », se rappelle-t-elle.

Après avoir vécu « la best life », dit-il, il a travaillé dès son retour à Gatineau comme commis au restaurant réputé Le Baccara du Casino du Lac-Leamy. Mais la COVID-19 a rapidement eu raison de son nouvel emploi, ce qui ne l’a pas empêché de se retrousser les manches pour se joindre en renfort à l’équipe du CISSS de l’Outaouais.

Un courriel surprenant

Sans nouvelles depuis un moment, Maryse Gaudreault a eu toute une surprise l’hiver dernier en voyant apparaître dans sa boîte de messages, sur Facebook, un mot d’une personne proche de Christopher. Ce qu’elle a lu ne l’a pas surprise : le jeune homme allait subir une opération, à la fin du mois d’avril, pour donner un rein à un intervenant social qui l’avait soutenu, il y a quelques années, quand il avait quitté son foyer familial.

J’ai eu les larmes aux yeux. J’ai reconnu cette personne exceptionnelle qu’est Christopher. Toute la bonté et l’intensité qu’il peut dégager. En ce qui me concerne, c’est ce qui m’inspire. Je voulais le faire partager.

Maryse Gaudreault, député de Hull

De sa chambre d’hôpital, d’où il nous raconte son histoire, Christopher Howard explique humblement avoir appelé lui-même l’hôpital d’Ottawa pour s’inscrire sur la liste des donneurs vivants. Au départ, la personne qu’il souhaitait aider n’était pas au courant de sa démarche.

« Je me suis vraiment posé la question : est-ce que je peux sauver une vie ? Moi, je ne peux pas donner la vie, mais si je peux en sauver une, c’est bien aussi », raconte-t-il.

« C’est exactement le genre de rencontre qui fait en sorte que tous les matins, je me dis que j’aime mon travail et que je ne changerais pas de métier pour tout l’or du monde. Je rencontre des gens exceptionnels », affirme Mme Gaudreault.

« Ça crée des amitiés »

Christopher explique sa philosophie de vie : « Je vis au jour le jour, on verra où ça va mener. » Maryse Gaudreault a l’œil admiratif, comme s’il ne réalisait pas que sa façon d’attaquer les problèmes, d’aller au-devant des défis, lui faisait faire des choses extraordinaires.

« On ne sait jamais ce que la vie nous réserve. De voir Christopher à l’hôpital, avec son beau grand sourire, toujours optimiste, qui voit le beau côté des choses, c’est pour moi une grande leçon de vie », affirme Mme Gaudreault.