(Ottawa) Les libéraux fédéraux restent en tête au pays alors qu’un nouveau sondage suggère que les appuis des divers partis sont relativement stables quelques semaines seulement avant un éventuel déclenchement d’élections générales.

Dans le plus récent sondage de Léger mené pour l’Association d’études canadiennes, 29 % des répondants ont déclaré qu’ils voteraient pour les libéraux si des élections avaient lieu dès maintenant, soit un point de plus qu’il y a deux semaines.

Les conservateurs ont connu une hausse similaire, pour se classer deuxièmes à 24 %, tandis que les néo-démocrates étaient en légère baisse, avec 16 % des intentions de vote des répondants.

Le Parti vert se maintient à 4 % des intentions des électeurs décidés, tandis que le Parti populaire du Canada attire 3 % des intentions.

Au Québec, les libéraux recueillent 36 % des intentions de vote, alors que le Bloc québécois se maintient autour de 29 % ; les conservateurs suivent à 21 %, mais les néo-démocrates sont toujours beaucoup moins populaires au Québec qu’ailleurs au pays, avec 9 %.

Les verts obtiennent au Québec un score de 4 % et le Parti populaire recueille 2 %. Le parti de Maxime Bernier fait un peu mieux dans les trois provinces des Prairies (5 %), dans l’Atlantique (4 %) et en Ontario (3 %).

Peu de mouvement

Ces résultats suggèrent qu’il y a eu peu de mouvement dans les intentions de vote des Canadiens. De nombreux observateurs prévoient que le premier ministre Justin Trudeau convoquera des élections ce mois-ci, ce qui, selon le vice-président de Léger, Christian Bourque, pourrait être un problème pour les conservateurs et les néo-démocrates.

« Chez les conservateurs, le souci serait que si des élections sont déclenchées à la mi-août, vous entrez (dans la campagne) sans aucun élan », a-t-il déclaré. « Habituellement, les partis aiment entrer dans une campagne électorale avec un peu de vent dans le dos. Mais ce n’est pas le cas actuellement pour les conservateurs ni pour le NPD. C’est pourquoi les libéraux maintiennent le cap. »

M. Bourque souligne tout de même que les libéraux ne montent pas en flèche malgré ce qui semble être une satisfaction relative quant à la façon dont le gouvernement a géré la pandémie de COVID-19.

« On pourrait croire qu’ils seraient beaucoup plus forts à ce moment-ci », a-t-il affirmé. « Il pourrait donc y avoir quelques éléments qui les freinent. D’autres éléments sur leur bilan, peut-être pour certains, ou la personnalité du premier ministre pour d’autres. »

Le sondage a été mené du 30 juillet au 1er août auprès de 2079 Canadiens. Il est impossible de déterminer la marge d’erreur puisque les échantillons de répondants en ligne sont considérés comme étant non probabilistes.

Le NPD recule un peu

Les libéraux sont également restés en tête parmi les 1737 répondants qui se sont identifiés comme des électeurs décidés, avec 36 % d’entre eux déclarant qu’ils voteraient pour le parti au pouvoir – une augmentation de deux points par rapport à la mi-juillet.

Ce léger bond semble s’être produit au détriment du Nouveau Parti démocratique dirigé par le chef Jagmeet Singh, qui a effectué une glissade équivalente, à 20 % des électeurs décidés.

Les conservateurs dirigés par Erin O’Toole se maintenaient à 29 %, un résultat inchangé par rapport à il y a deux semaines.

M. Bourque croit que le peu de mouvement reflète à la fois un manque d’attention à la politique fédérale de la part des Canadiens, alors qu’ils profitent de l’été après plus d’un an de lutte contre la pandémie.

Le sondeur met également l’accent sur l’incertitude quant aux enjeux exacts qui alimenteront la campagne si le premier ministre dissout le Parlement et déclenche des élections pour septembre ou octobre. « Nous ne savons pas encore ce que sera la “question de l’urne”. »