(Ottawa) Les parlementaires amorcent ce qui pourrait être leur dernière ligne droite à la Chambre des communes avant les vacances d’été et le gouvernement libéral se concentrera sur deux lois clés.

Au programme, l’interdiction des thérapies de conversion et une loi qui suivrait les progrès du Canada pour atteindre zéro émission nette de gaz à effets de serre d’ici 2050.

Le gouvernement étant minoritaire, la possibilité du déclenchement d’une élection générale plane à tout moment sur la Chambre des communes. L’automne marquera deux ans depuis que les libéraux ont remporté leur victoire.

Le premier ministre Justin Trudeau a utilisé la dernière séance d’information de son gouvernement sur la pandémie de COVID-19 pour blâmer les conservateurs de l’opposition pour avoir bloqué l’adoption des projets de loi sur les thérapies de conversion et les émissions de gaz à effets de serre.

Certains députés conservateurs ont exprimé des inquiétudes quant à la définition des libéraux de la thérapie de conversion, qui vise à changer l’identité LGBTQ d’une personne.

Ils assurent qu’ils ne soutiennent pas la pratique coercitive, mais craignent que la définition du gouvernement soit trop large et qu’elle puisse menacer les conversations individuelles sur les questions de sexualité et de genre, en particulier entre adultes et enfants.

Les conservateurs, ainsi que la députée du Parti vert Elizabeth May, ont également exprimé leurs inquiétudes quant à la vitesse à laquelle les libéraux, avec l’aide des néo-démocrates fédéraux, tentent de faire adopter un projet de loi sur la responsabilité climatique à la Chambre des communes.

Le Parlement se concentrera également lundi sur la marche à suivre en ce qui a trait au président de l’Agence de la santé publique du Canada, Iain Stewart, qui a été critiqué pour avoir refusé de publier des documents non caviardés concernant le licenciement de deux scientifiques du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg.

Les conservateurs ont passé des mois à faire pression sur le gouvernement pour obtenir des réponses sur les raisons pour lesquelles Xiangguo Qiu et son mari, Keding Cheng, ont été escortés hors du site il y a près de deux ans et licenciés plus tard pour « infractions aux politiques ».

Le parti cite des problèmes de sécurité nationale impliquant la Chine.

En plus de rechercher des documents non expurgés liés à leur résiliation, un comité parlementaire étudiant la question voulait des fichiers expliquant pourquoi des virus et d’autres matériaux du laboratoire de haute sécurité ont été expédiés à l’Institut de virologie de Wuhan.

Les partis d’opposition ont adopté une motion déclarant M. Stewart coupable d’outrage au Parlement pour avoir omis de divulguer les documents et l’invitant à comparaître lundi devant la barre des Communes pour être réprimandé par le président et remettre les informations non caviardées.

« Ce problème évolue rapidement vers un deuxième problème beaucoup plus grave », a déclaré le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères Michael Chong, à propos des licenciements initiaux.

« Le gouvernement est sérieusement sur le point de franchir une ligne et de ne pas respecter délibérément l’état de droit […] ces ordres de la Chambre, ils ne sont pas facultatifs. »

La semaine dernière, M. Stewart a déclaré aux députés d’un comité parlementaire de la santé que l’ordre de la Chambre ne le dispensait pas de son travail de protection de la vie privée et des intérêts de la sécurité nationale.