(Ottawa) La nouvelle députée libérale Jenica Atwin dit regretter que son choix de mots – l’« apartheid » israélien, à l’origine de sa défection du Parti vert – ait pu choquer certaines personnes et affirme avoir hâte de « poursuivre son apprentissage » sur la question.

L’élue du Nouveau-Brunswick a publié une déclaration sur son compte Twitter, lundi, quelques jours après avoir quitté le navire des verts.

« Mes propos concernant le conflit entre les Palestiniens et Israël avaient pour but d’envoyer de la force et de l’amour à des peuples qui, selon moi, avaient besoin de soutien », écrit-elle.

« Je regrette que mon choix de mots ait causé du tort à ceux qui souffrent. L’antisémitisme est inacceptable. L’islamophobie et le racisme sont inacceptables », poursuit celle dont le repêchage par les libéraux a été annoncé jeudi dernier.

Elle ajoute, dans la même mise au point, qu’elle a « hâte de [s]’asseoir avec [ses] nouveaux collègues et les parties prenantes afin de poursuivre [son] apprentissage sur cette question et de continuer à soutenir une solution à deux États ».

La députée Atwin, qui a été élue sous la bannière verte dans la circonscription de Frederiction au scrutin d’octobre 2019 en battant le député libéral sortant Matt DeCourcey, a traversé l’allée dans la foulée d’une guerre interne au sein du Parti vert.

En mai dernier, alors que les hostilités israélo-palestiniennes reprenaient de plus belle, elle avait critiqué une déclaration de sa formation à ce sujet, qu’elle jugeait trop timide, dans un tweet qu’elle concluait avec ces mots : « Mettons fin à l’apartheid ! ».

Le conseiller principal de la cheffe du Parti vert, Annamie Paul, l’a ensuite accusée d’antisémitisme. Cette charge du stratège Noah Zatzman a « créé les conditions qui ont mené à cette crise », ont soutenu la semaine passée les deux députés restants du caucus vert, Paul Manly et Elizabeth May.

Le conseiller aurait dû être rappelé à l’ordre, a plaidé Jenica Atwin en entrevue avec La Presse, vendredi, au cours d’un entretien où elle n’avait exprimé aucun regret d’avoir employé le terme « apartheid » pour décrire la situation.

« Je comprends que le vocabulaire que j’emploie est difficile à digérer pour certaines personnes, [mais] je pense qu’il faut éduquer les gens sur ce qu’est l’apartheid, ce que cela fait aux communautés qui doivent subir un État oppresseur », a-t-elle expliqué.

Le Parti conservateur et certaines organisations juives ont reproché au Parti libéral d’avoir accueilli Jenica Atwin dans ses rangs en raison de l’opinion qu’elle a exprimée sur le conflit israélo-palestinien. « Un autre député anti-Israël », a persiflé l’opposition officielle.