(Ottawa) La Chambre des communes condamne l’octroi de primes de millions de dollars à des hauts dirigeants d’Air Canada.

« Que cette Chambre dénonce la décision de la haute direction d’Air Canada de s’attribuer des primes […] alors que la compagnie a reçu près de 6 milliards de dollars en aide publique », stipule la motion bloquiste qui a été adoptée jeudi après-midi.

Aucun député ne s’étant opposé au dépôt de la motion présentée par le député Xavier Barsalou-Duval, elle a été approuvée unanimement.

La veille, Justin Trudeau avait manifesté son mécontentement par rapport au versement de ces primes. Lors de la période des questions en Chambre, mercredi, il a ainsi invité Air Canada à « expliquer sa décision et son raisonnement aux Canadiens » qui sont « choqués » d’avoir appris la nouvelle.

« Nous avons signé une entente qui, entre autres, limitait la rémunération des cadres […] On voit que, peut-être même alors qu’Air Canada était en train de négocier ses contrats avec nous, Air Canada donnait des bonis énormes aux cadres, ce qui est tout à fait inacceptable », a-t-il souligné.

Le gouvernement fédéral et l’entreprise ont conclu il y a trois semaines un pacte de 5,9 milliards, en grande partie sous forme de prêts. L’accord prévoit le remboursement des clients dont les vols ont été annulés, mais également un achat d’actions totalisant 500 millions de dollars.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a fait allusion à ce statut d’actionnaire d’Ottawa, mercredi.

« Cela nous donne une voix dans la prise de décisions de l’entreprise et on ne se privera pas d’exprimer notre opinion éclairée sur ce qui constitue un comportement corporatif responsable », a-t-elle prévenu en marge d’une annonce.

« Les entreprises canadiennes qui reçoivent des fonds du gouvernement ont le devoir d’agir de manière responsable face aux Canadiens qui deviennent à la fois leurs actionnaires en plus d’être leurs clients », a dit celle qui est aussi vice-première ministre du Canada.

Avec La Presse Canadienne