(Ottawa) Le gouvernement fédéral a annoncé vendredi une aide de 25 millions pour soutenir les civils palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, après la récente flambée de violence entre Israéliens et Palestiniens.

Face à l’urgence humanitaire, une somme de 10 millions doit être versée de manière immédiate à des agences des Nations unies et d’autres organisations expérimentées telles que la Croix-Rouge pour assurer, entre autres, une aide alimentaire et du soutien psychosocial.

Dix autres millions seront alloués dans les prochains mois aux efforts de reconstruction, pour rebâtir des infrastructures médicales essentielles par exemple. Enfin, Ottawa consacrera jusqu’à 5 millions à des initiatives visant une paix durable au Moyen-Orient.

Le gouvernement de Justin Trudeau avait salué le cessez-le-feu, la semaine dernière, qui mettait fin à 11 jours d’hostilités entre Israël et le Hamas. Pendant cette recrudescence du conflit, au moins 230 Palestiniens ont été tués, dont 65 enfants, et 1710 personnes ont été blessées, selon le ministère de la Santé de Gaza. En Israël, on rapporte 12 morts, dont deux mineurs.

La ministre du Développement international, Karina Gould, dit vouloir relancer les efforts du Canada, qui ont, selon elle, été délaissés depuis une quinzaine d’années, pour jeter un pont entre les deux camps.

« Je crois que le Canada, comme ami et allié d’Israël, et aussi ami du peuple palestinien, peut jouer ce rôle pour assurer qu’il y a une conversation et un dialogue entre les deux peuples parce que c’est quelque chose qui a manqué dans les dernières années. »

Rappelons que le Canada exporte des armes vers Israël. Des données gouvernementales montrent que des marchandises et technologies militaires d’une valeur de 13,74 millions ont été vendues à ce pays en 2019.

Jeudi, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a voté pour créer une commission d’enquête internationale sur des violations qui auraient été commises en territoire palestinien occupé. Dans sa résolution, le conseil onusien prie tous les États de ne pas envoyer d’armes qui présenteraient « un risque évident d’être utilisées pour commettre ou faciliter de graves violations du droit international humanitaire et relatif aux droits de l’homme ».

Le mois dernier, l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch a présenté un rapport selon lequel les autorités israéliennes pratiquent une discrimination méthodique donnant lieu à des crimes contre l’humanité.

Interrogée au sujet des accusations d’apartheid soulevées contre Israël, vendredi, la ministre Gould a réaffirmé son soutien pour une solution qui verrait un État hébreu coexister avec un État palestinien.

« Nous reconnaissons le droit d’Israël de se défendre, de défendre son territoire et son peuple, mais nous espérons et nous voulons une solution à deux États. C’est une position du Canada de longue date et on est ferme que c’est la seule solution à ce conflit », a-t-elle déclaré en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

« Nous ne sommes pas d’accord sur des actions unilatérales [dans un camp comme dans l’autre] qui ne vont pas dans la voie à deux États. Et on appelle [tout le monde] à respecter le droit international et les droits humains », a-t-elle ajouté.

Invitée à nommer de telles « actions unilatérales », la ministre a cité en exemple les milliers de tirs de roquette par le Hamas, d’une part, et de l’autre, la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

« Le Canada a la ferme conviction que les peuples palestinien et israélien ont le droit de vivre dans la paix, la sécurité et la dignité, sans crainte et dans le respect des droits de la personne », peut-on lire dans un communiqué transmis par le cabinet du premier ministre.