(Québec) La grande majorité des sondages commandés par le gouvernement et financés par les contribuables portait sur la gestion de la COVID-19, a assuré jeudi le premier ministre François Legault, en mêlée de presse.

Selon lui, pas moins de 92 % des sondages commandés par son gouvernement avaient pour but de mieux gérer la crise sanitaire et d’ajuster au besoin les mesures, au gré de l’humeur des citoyens. Il n’a pas mentionné sur quoi portaient les autres 8 %.

Il estime donc n’avoir rien à se reprocher, malgré les pressions des partis d’opposition, qui réclament une enquête du Vérificateur général sur le recours intensif aux sondages par le Conseil exécutif et qui veulent voir les questions et les réponses associées à ces sondages d’opinion.

« C’était très important de connaître la réaction des Québécois face à nos mesures, pour pouvoir les ajuster depuis 15 mois », a-t-il fait valoir. Il n’a pas donné suite à la demande de l’opposition de rendre publiques les questions et les réponses des sondages commandés par son équipe.

Depuis son élection en 2018, le gouvernement caquiste a multiplié les coups de sonde de la population. La facture atteindrait entre 600 000 $ et 1 million de fonds publics, une dépense jugée « astronomique » par l’opposition officielle dirigée par la cheffe libérale Dominique Anglade.

M. Legault a cependant nié le chiffre d’un million en sondages qui a circulé dans les médias.

Tunnel Québec-Lévis

Pendant ce temps, le controversé tunnel à construire entre Québec et Lévis a monopolisé une bonne partie de la période de questions à l’Assemblée nationale, jeudi.

En mêlée de presse, puis en Chambre, le premier ministre Legault s’est une fois de plus porté à la défense de la construction du tunnel Québec-Lévis, un mégaprojet de 10 milliards contesté par les trois partis d’opposition.

Il a tenté de placer l’opposition sur la défensive, en braquant un projecteur sur l’apparente contradiction entre la position de la cheffe libérale, qui dénonce le projet de tunnel, qualifié de pharaonique et de « Taj Mahal électoraliste », et celle de la députée libérale de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, responsable des dossiers de la Capitale-Nationale, qui s’est prononcée en faveur d’un troisième lien entre Québec et Lévis.

En point de presse, Mme Anglade n’a pas voulu dire clairement si elle rejetait uniquement le projet de tunnel annoncé par le gouvernement ou si elle s’objectait au principe même d’un troisième lien entre les deux rives du fleuve Saint-Laurent. Mais chose certaine, pour qu’elle donne son appui à un troisième lien, il faudra « qu’il y ait de la démonstration d’un besoin qui soit réel de mobilité ».

En Chambre, elle est revenue à la charge pour estimer que « le projet de tunnel caquiste ne tient tout simplement pas la route. Quand on souhaite faire un grand projet d’infrastructure, on doit s’appuyer sur des données, sur des faits, sur des évaluations, sur des options possibles, sur des analyses de risque, mais on n’a rien eu de tel ».