(Ottawa) Les libéraux veulent interroger l’auteur de la photo du député fédéral libéral William Amos, lorsqu’il a été surpris dans son plus simple appareil lors de la période de questions virtuelle du 14 avril dernier.

Le whip du gouvernement, Mark Holland, en a fait la demande formelle lors d’une rencontre du Bureau de régie interne (BRI), jeudi. Il souhaite convoquer le député bloquiste Sébastien Lemire lors d’une rencontre à huis clos, pour que les membres du BRI puissent le questionner sur cet incident.

Plus précisément, M. Holland souhaite savoir pourquoi M. Lemire a pris cette photo de M. Amos et à qui il l’a envoyée après coup. Le whip du gouvernement a souligné que cette photo s’est rapidement retrouvée dans de nombreux médias et a été partagée un peu partout sur les réseaux sociaux.

M. Holland a énuméré quelques-unes des questions qu’il compte poser à M. Lemire : « Quelle était son intention quand il a pris la photo ? Quand il l’a envoyée, l’a-t-il envoyée à un journaliste, à un autre député ? L’a-t-il envoyée en sachant qu’elle aurait pu être diffusée dans l’espace public ? »

La whip du Bloc québécois, Claude de Bellefeuille, a mis en garde ses collègues contre la tentation de se substituer à une cour de justice.

« Je considère que le Bureau de régie interne n’est pas un tribunal, n’est pas habilité à définir les intentions ou pas. […] Je tiens à ce que le BRI ne devienne pas un organe utilisé de manière politique ou partisane », a plaidé Mme de Bellefeuille lors de la réunion.

M. Lemire a déjà présenté ses excuses à M. Amos et aux députés de la Chambre des communes pour ses actions. Le président de la Chambre des communes, Anthony Rota, a depuis déclaré que cet incident constituait une « violation flagrante » des règles qui régissent les députés.

M. Holland avait déjà averti qu’il n’entendait pas en rester là ; il disait vouloir exiger des sanctions à l’endroit de M. Lemire et n’excluait pas de porter l’affaire en justice.

M. Amos, lors d’une récente entrevue, insistait sur le fait qu’il voulait connaître le fin fond de l’histoire. Il tient à savoir à qui M. Lemire a envoyé cette photo, pour ensuite retracer comment cette photo s’est retrouvée dans plusieurs médias, dont La Presse Canadienne.

« Moi, je ne pourrais pas vivre sans savoir qu’est-ce qui s’est passé », avait-il alors confié.

Lors de la réunion de jeudi, les membres du BRI, après environ 90 minutes de débats, ont convenu de reparler de la possible comparution de M. Lemire lors d’une prochaine réunion, à huis clos, et de tenir ensuite un vote, à visage découvert, pour décider de la suite des choses.