Le gouvernement Legault annoncera ce mercredi une bonification de la formation des futurs policiers afin qu’ils comprennent mieux les réalités des communautés racisées, ethnoculturelles et autochtones. Un bloc de 45 heures d’enseignement sera ajouté à la technique policière afin de mieux les outiller lors de leurs interventions auprès de ces citoyens.

Dès l’automne prochain, les 11 cégeps et 2 collèges privés qui offrent le programme d’études en techniques policières pourront ajouter 45 heures à la formation qui en compte actuellement 2430. Cette bonification deviendra obligatoire pour tous les établissements en 2023. Comme à l’habitude, ce sont les enseignants qui élaboreront le cursus.

En entrevue avec La Presse, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a mentionné que « nos policiers font un travail exemplaire, mais ils ont besoin eux aussi de s’outiller, de bonifier, de réfléchir sur ces interventions. Et je pense que la formation collégiale, c’est la bonne place pour le faire ».

Réponse concrète

D’après elle, cette bonification est une réponse concrète au rapport du Groupe d’action contre le racisme et plusieurs autres rapports et recommandations émis par différents groupes et commissions d’enquête, dont celle de la commission Viens qui s’est penchée sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec. « Le mandat du ministre responsable de la Lutte contre le racisme, Benoit Charette, est de voir à ce que chaque ministère actualise les recommandations du Groupe d’action », a fait savoir Mme McCann.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Danielle McCann, ministre de l’Enseignement supérieur

Il s’agit de la deuxième bonification de la technique policière en quelques années. En 2016, pour que les policiers comprennent mieux comment réagir lors des interventions en matière de santé mentale et de toxicomanie, 60 heures avaient été ajoutées au programme par le ministère de l’Enseignement supérieur. Même si la ministre ajoute qu’il est rarissime de bonifier une technique, « parce que ce n’est pas toujours évident », tous les établissements voient d’un bon œil cet ajout et en comprennent « le bien-fondé ».

« C’est sûr que les policiers font des interpellations, mais ils sont aussi là pour faire de l’accompagnement et de la prévention. C’est là qu’il faut qu’ils soient très bien outillés pour bien faire leur travail », a conclu la ministre.