(Ottawa) La députée albertaine Stephanie Kusie a exprimé sa frustration face à l’arrêt de la Cour suprême du Canada concernant la constitutionnalité de la tarification du carbone.

Dans une vidéo publiée sur Twitter, vendredi en fin d’après-midi, la représentante du Parti conservateur pour la circonscription de Calgary Midnapore, en Alberta, a dit toute son insatisfaction par rapport au verdict du plus haut tribunal au pays.

« La Cour suprême a jugé que la taxe carbone n’est pas inconstitutionnelle. Eh bien j’ai quelques questions pour la Cour suprême du Canada », lance-t-elle en ouverture de cette vidéo d’une durée de 40 secondes, en attribuant erronément le dépôt de la décision à « aujourd’hui » (vendredi) alors qu’il remonte à jeudi.

« Le droit de gagner sa vie est-il inconstitutionnel ? Le droit de mettre de la nourriture sur la table est-il inconstitutionnel ? Détruire une province est-il inconstitutionnel ? Détruire une région est-il inconstitutionnel ? Détruire une industrie au complet est-il inconstitutionnel ? », énumère Mme Kusie.

« Je pense que ça l’est », tranche la députée albertaine, invitant ses abonnés à relayer son message. Parmi ceux qui ont partagé la vidéo figure le groupe de droite Canada Proud, dont l’un des fondateurs est Jeff Ballingall, un membre de l’entourage du chef conservateur Erin O’Toole.

Le capitaine des troupes conservatrices a lui aussi regretté le jugement majoritaire (six juges contre trois) de la Cour suprême du Canada. S’il n’est pas allé aussi loin dans ses déclarations, il a cependant réaffirmé son intention d’abolir la tarification du carbone en cas de victoire au prochain scrutin.

Le plus haut tribunal au pays a tranché jeudi en faveur du gouvernement fédéral dans cette cause qui avait été portée à son attention par les gouvernements de l’Ontario, de la Saskatchewan et de l’Alberta, dont les premiers ministres sont opposés à la mesure.

« La [Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre] est constitutionnelle. Elle fixe, en vue de réduire les émissions de GES, des normes nationales minimales de tarification rigoureuse de ces gaz. Le Parlement a compétence pour adopter cette loi en tant que matière d’intérêt national », a-t-il conclu.

La semaine qui s’achève a été marquée par les enjeux environnementaux pour le Parti conservateur. Il y a eu ce jugement d’importance, mais auparavant, la question des changements climatiques avait plongé le chef de la formation dans l’embarras.

Lors du congrès virtuel du parti, samedi dernier, 54 % des délégués ont défait une motion reconnaissant que « les changements climatiques sont réels ». Le chef O’Toole a par la suite mis son pied à terre et insisté que c’était lui qui était aux commandes, et qu’il présenterait un plan de lutte contre les changements climatiques.