(Québec) François Legault juge « intéressante » l’idée des jeunes caquistes de créer un corpus de livres québécois à lire obligatoirement pendant son parcours scolaire. « Mais il faut tenir compte de l’autonomie des enseignants », a-t-il prévenu, jeudi, avant de se rendre à la période de questions.

Ce n’est pas tous les jours que les députés sont questionnés sur la littérature dans les corridors de l’Assemblée nationale. La proposition de la Commission de la relève de la Coalition avenir Québec, qui demandait jeudi dans La Presse que Québec mandate des experts pour créer une liste de livres québécois à lire à l’école, a permis de mieux connaître les auteurs qui ont marqué les leaders politiques.

Dans un premier temps, François Legault - qui partage fréquemment ses lectures en ligne - a rappelé qu’il avait récemment lu Là où je me terre de Caroline Dawson. « Gros coup de cœur pour ce magnifique roman. C’est beaucoup l’histoire de l’auteure qui a quitté le Chili en 1986 à l’âge de 7 ans pour immigrer au Québec », écrivait-il sur Twitter il y a quelques jours.

Le ministre des Finances, Eric Girard, y est pour sa part allé d’une suggestion d’un livre à lire : Prochain épisode, d’Hubert Aquin. Il a ensuite souligné qu’il disait cela à la blague, puisque que le livre qu’il lit ces jours-ci c’est « le budget 2021 ».

Ne pas créer un carcan

La cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade, s’est dite jeudi « 100 % dans l’optique d’encourager les jeunes à être sensibilités à la littérature québécoise ». Elle a toutefois prévenu qu’il ne faut pas rendre une telle liste obligatoire, de peur « qu’on commence à confiner les gens dans un carcan ».

Dans son parcours scolaire, Mme Anglade a été marquée par L’avalée des avalés de Réjean Ducharme, a-t-elle dit, précisant qu’elle était surtout intéressée par le théâtre québécois, citant des auteurs comme Marcel Dubé ou Michel Tremblay.

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon aime l’idée de valoriser la littérature québécoise dans les écoles. « Maintenant, est-ce que la liste doit être obligatoire ou doit être suggestive ? Honnêtement, c’est une évaluation pour le ministère de l’Éducation », a-t-il dit. Concernant les œuvres qui ont été importantes pour lui, M. St-Pierre Plamondon a promis de partager une liste de ses coups de cœur littéraires.

Manon Massé considère pour sa part qu’on « peut se laisser du lousse » concernant le caractère obligatoire d’une telle liste de livres à lire. Elle a réitéré jeudi qu’il faut protéger la liberté académique. La cheffe de Québec solidaire a enchaîné qu’elle avait été marquée à l’école par l’œuvre de Gabrielle Roy, plus particulièrement La petite poule d’eau.

-Avec Fanny Lévesque