(Québec) Le gouvernement Legault a rendu public lundi un plan d’action destiné à améliorer le sort des femmes en ces temps de pandémie, mais il ne comporte aucune obligation de résultats mesurables.

Dans ce document, la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, convient que les femmes ont été plus pénalisées que les hommes depuis le début de la pandémie, particulièrement sur le marché du travail. L’an dernier, selon les statistiques disponibles en mars, au Québec, 120 200 femmes ont perdu leur emploi, contre 55 100 hommes.

Elle propose d’injecter 23 millions pigés dans divers programmes existants en vue de soutenir financièrement à court terme les femmes qui ont vu leur vie chamboulée depuis le début de la crise sanitaire. La répartition des sommes n’est pas indiquée.

Le plan est axé autour de 24 actions censées « appuyer », « accroître », « valoriser » la contribution des femmes, sans objectif précis. On ne dit pas non plus combien de femmes devraient bénéficier de ce coup de pouce. L’échéancier de réalisation est d’« environ » un an.

« Ce n’est pas un plan qui a été élaboré pendant un an, deux ans de travail », admet la ministre Charest, en entrevue téléphonique, pour justifier le caractère approximatif du document, qui vient en fait « en appui » à d’autres programmes gouvernementaux.

« C’est un outil qui va nous aider à colmater les brèches » qui pouvaient nuire aux femmes, a-t-elle fait valoir.

Plusieurs clientèles sont plus particulièrement visées, des actions ciblant davantage les femmes entrepreneures, d’autres les femmes racisées, immigrantes, étudiantes, chômeuses ou prostituées.

On pense notamment à inciter les femmes ayant perdu leur emploi à se requalifier, mais sans dire comment on compte procéder. On dit vouloir « mener un appel à solutions auprès des acteurs clés pour créer et activer des passerelles accélérées de formations et d’accès à l’emploi dans le but d’amener les femmes durement touchées par la pandémie à occuper des emplois en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques ».

Sur le plan administratif, la ministre dit par ailleurs vouloir « sensibiliser » — mais jamais forcer-les ministères et organismes à avoir recours à l’analyse différenciée selon les sexes (ADS), une grille d’analyse visant à identifier l’impact sur les femmes des politiques publiques et des projets de loi.

« Je ne peux pas vous dire que présentement on peut dire que l’ADS sera pratiquée partout, mais on travaille dans ce sens-là, pour faire en sorte de tenir en compte les impacts différenciés selon les sexes », a-t-elle indiqué, en précisant qu’il y avait aussi d’autres moyens d’examiner l’impact de mesures sur les femmes.

Le document promet aussi de « briser l’isolement des femmes » et de s’occuper de leur détresse psychologique, sans préciser de quelle façon cela sera possible.