(Ottawa) Un comité de la Chambre des communes exhorte à l’unanimité le premier ministre Justin Trudeau à promettre qu’il ne déclenchera pas d’élections fédérales pendant que la pandémie de COVID-19 fait rage à travers le Canada.

Dans un rapport du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, même les députés libéraux ont appuyé une recommandation pour que M. Trudeau s’engage à ne pas convoquer d’élections pendant la pandémie, à moins que le gouvernement libéral minoritaire ne soit défait par un vote de confiance.

Le comité ne lance pas un appel similaire aux partis d’opposition, pour qu’ils promettent de ne pas défaire le gouvernement.

Cependant, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a assuré que son parti ne voterait pas pour faire tomber le gouvernement tant que la pandémie perdure.

Cela devrait suffire à assurer la survie du gouvernement libéral minoritaire dans un avenir prévisible, à moins que M. Trudeau ne décide lui-même de déclencher des élections.

Le premier ministre a dit à plusieurs reprises qu’il n’a aucun intérêt à forcer une élection, mais les partis d’opposition restent méfiants.

« Malheureusement, le gouvernement libéral a déjà indiqué sa volonté d’envoyer imprudemment les Canadiens aux urnes au moment qu’il jugera le plus avantageux pour le premier ministre », déclarent les conservateurs dans un rapport complémentaire au rapport du comité.

En effet, les conservateurs affirment, sans explication, que M. Trudeau a déjà tenté d’orchestrer la défaite de son gouvernement.

Ils remercient les membres libéraux du comité d’avoir pris « une position contre les caprices du premier ministre, qui a ardemment insisté pour la tenue d’élections au cours des derniers mois ».

En même temps, les conservateurs adoptent une stratégie qui pourrait justifier que M. Trudeau déclenche des élections : ils ont systématiquement bloqué le programme législatif du gouvernement, notamment en retardant à plusieurs reprises un projet de loi autorisant des milliards de dollars d’aide liée à la pandémie.

Ils ont également bloqué le débat sur un projet de loi qui donnerait à Élections Canada des pouvoirs spéciaux pour tenir des élections en toute sécurité, au besoin, pendant la pandémie.

Dans leur propre rapport, les néo-démocrates soutiennent qu’une élection en pleine pandémie « a le potentiel de nuire à la santé de notre démocratie ». Ils soulignent le retard actuel des élections à Terre-Neuve-et-Labrador en raison d’une éclosion de COVID-19. Selon eux, des « retards, de la confusion et des obstacles imprévus au vote » pourraient miner la confiance des Canadiens dans le résultat d’une élection fédérale.

Anticipant une augmentation massive des bulletins de vote par la poste, le directeur général des élections a, entre autres, suggéré que les bulletins de vote par correspondance reçus un jour après la fermeture des bureaux de vote en personne soient comptés.

Les membres du comité du Bloc québécois, dans leur rapport complémentaire, soutiennent que de prolonger le délai de réception des bulletins de vote par la poste « retarderait les résultats des élections, ce qui alimenterait la méfiance des électeurs et minerait la confiance dans le système électoral, ce qui est évidemment indésirable ».