(Ottawa) Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a déclaré qu’il ne déclencherait pas d’élections tant que la pandémie de COVID-19 perdure.

M. Singh dit qu’il respectera sa promesse d’appuyer le gouvernement libéral minoritaire sur les votes de confiance, même si les libéraux n’ont pas appuyé unprojet de loi néo-démocrate visant à mettre en œuvre un programme universel d’assurance médicaments.

Le projet de loi n’a pas passé en deuxième lecture à la Chambre des communes, mercredi, les libéraux, les conservateurs et le Bloc québécois ayant voté contre lors d’un vote à 295 voix contre 32.

Le gouvernement devrait déposer dans les prochains mois un budget qui, s’il n’obtient pas l’appui d’un grand parti d’opposition, pourrait provoquer des élections.

« Nous ne pensons pas que ce soit la bonne chose à faire, de déclencher des élections alors que nous devrions lutter contre la pandémie. Nous n’allons pas déclencher une élection. Cela signifie donc un vote de confiance », a fait savoir M. Singh lors d’une conférence de presse mercredi.

« Nous voterons pour maintenir le gouvernement en place. »

Tous les partis affirment qu’ils cherchent à éviter des élections alors que le virus continue de se répandre au pays. En même temps, tous les partis se préparent à une éventuelle campagne en examinant des candidatures et en intensifiant leurs efforts de collecte de fonds.

Un plan de 15 milliards

Les néo-démocrates avaient vanté leur projet de loi sur l’assurance médicaments — un élément clé du programme de campagne du NPD — avant un vote qui a fini par tuer le projet de loi C-213. Les projets de loi d’initiative parlementaire, en particulier ceux présentés par les partis d’opposition, sont rarement adoptés.

Le NPD et les libéraux ont tous deux promis une sorte de programme d’assurance médicaments pendant la campagne électorale fédérale de 2019, mais ils ne sont pas d’accord sur les détails.

M. Singh affirme que le plan de son parti, présenté dans un projet de loi d’initiative parlementaire parrainé par le député Peter Julian, ressemble au cadre suggéré par un rapport commandé par le gouvernement en juin 2019.

Le programme de 15 milliards par année s’inspire de la Loi canadienne sur la santé, qui est le cadre législatif à l’origine des soins de santé universels.

Trudeau responsable de son destin

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Justin Trudeau

Avec cet engagement du NPD de ne pas provoquer d’élections, la balle est dans le camp du gouvernement de Justin Trudeau.

« Dans un sens, cela force la main de Trudeau — que s’il veut vraiment des élections maintenant, il devra les déclencher lui-même. Mais bien sûr, si Trudeau ne veut pas d’élections, alors il n’a pas besoin de négocier très fort pour survivre », a soutenu Karl Bélanger, président de la firme de conseil Traxxion Stratégies et ancien conseiller principal du NPD.

« En fin de compte, ce que fait Jagmeet Singh c’est vraiment de garder Justin Trudeau responsable de son destin en ce qui concerne le calendrier des élections. »

Le déploiement cahoteux du vaccin contre la COVID-19, les ravages dans certaines industries telles que le voyage et la vente au détail, et les complications de tenir des élections dans un contexte de pandémie sont toutes des raisons à considérer avant de convoquer les Canadiens aux urnes.

« Ce serait certainement un pari », a commenté M. Bélanger à propos d’une éventuelle élection printanière.

« En tant que premier ministre, vous devriez toujours y réfléchir à deux fois avant de jouer avec le pouvoir que vous avez actuellement, car vous risquez de tout perdre. »