(Ottawa) Plus d’un fonctionnaire fédéral sur trois a obtenu des congés payés au cours des neuf premiers mois de la pandémie de la COVID-19, pour un coût dépassant les 800 millions de dollars, selon un document du Conseil du Trésor.

Au début de la pandémie, les fonctionnaires ont été invités à travailler à domicile, si possible, pour éviter de propager le nouveau coronavirus dans les bureaux du gouvernement.

Cependant, les employés ne pouvant travailler à distance étaient toujours payés en vertu d’une disposition connue sous le nom du code de paie « 699 », permettant « d’autres congés payés ».

Le nombre de travailleurs approuvés sous ce code a culminé en avril à plus de 73 000. Ce nombre avait chuté à un peu plus de 9000 à la fin novembre, selon les derniers chiffres.

En tout, 117 000 demandes de congé, l’équivalent de 39 %, des employés fédéraux, réparties dans 86 ministères et organismes ont été approuvées.

Ce nombre a été réduit de 95 % à compter du 6 janvier 2021, selon une note d’information obtenue par La Presse Canadienne.

Le congé spécial doit être approuvé par la direction et est accordé lorsque les employés ne peuvent se présenter au travail pour des raisons indépendantes de leur volonté. Il est distinct de l’indemnité de maladie ou des vacances.

« Du 15 mars au 30 novembre 2020, le coût estimé des “ autres congés payés [699] ” est d’environ 819 m$, sur la base du taux de rémunération quotidien moyen d’environ 300 $ pour les fonctionnaires fédéraux ayant droit à un congé, selon le document du Conseil du Trésor, daté du 19 février. Ce chiffre est basé sur les données soumises par les employés et saisies dans les systèmes ministériels. »

Le 9 novembre, le Conseil du Trésor a publié une « clarification » de sa politique sur les congés, indiquant aux gestionnaires que le « 699 » pourrait être accordé « au cas par cas », et seulement après avoir envisagé un travail à distance ou alternatif ou des heures flexibles.

De plus, le gouvernement a déclaré que d’autres types de congés, y compris les congés de maladie et les vacances accumulés, devraient être utilisés en premier.

L’Alliance de la fonction publique du Canada, qui représente la majorité des employés fédéraux, a déposé de nombreux griefs au sujet des nouvelles lignes directrices. Il a également présenté une plainte auprès de la Commission canadienne des droits de la personne.

Le syndicat soutient que la directive a un impact disproportionné sur les employés marginalisés les plus durement touchés par la pandémie, y compris les femmes, les travailleurs racisés et les personnes handicapées ou ayant des obligations familiales.