(Montréal) Alors que Québec et Ottawa placent leurs pions en prévision de la réforme de la Loi sur les langues officielles, le commissaire Raymond Théberge se réjouit que la question soit enfin à l’ordre du jour et espère une véritable loi « dans les plus brefs délais ».

La ministre Mélanie Joly, responsable du dossier au fédéral, doit déposer prochainement son livre blanc sur cette question. Une réforme de la loi de 1969 doit éventuellement suivre.

Vendredi dernier, la ministre responsable des Relations canadiennes, Sonia LeBel, a exposé la position du Québec, en souhaitant que l’on reconnaisse que, des deux langues officielles au Canada, « le français est la seule à être minoritaire dans l’ensemble du Canada ».

À ce titre, la langue française « est la seule ayant besoin d’être protégée et promue à la grandeur du pays, dont au Québec », avait ajouté la ministre LeBel

Elle avait aussi insisté sur le fait que cette protection ne se ferait pas au détriment des droits de la communauté anglophone du Québec.

En réaction à la sortie de la ministre LeBel, le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, a dit souhaiter que l’on trouve « une solution législative qui s’inscrit dans les fondations constitutionnelles sur lesquelles repose notre pays ».

Au-delà du livre blanc que déposera la ministre Joly, la modernisation de la loi lui paraît « incontournable », puisque la loi d’origine a 51 ans.

Le français : une situation « unique »

Le commissaire aux langues officielles s’est aussi dit « d’avis que la situation du français au pays est vraiment unique » et qu’il fallait en conséquence « protéger la langue et la culture de plus de 8 millions de francophones du Canada dans une mer de plus de 300 millions d’anglophones de l’Amérique du Nord ».

Néanmoins, il n’oublie pas la communauté anglophone du Québec pour autant. « Je comprends tout particulièrement les préoccupations de la communauté minoritaire anglophone du Québec ; c’est pourquoi je juge crucial que, dans le cadre des réflexions sur la modernisation de la Loi, les législateurs mettent de l’avant des solutions qui permettront de préserver les droits linguistiques de la communauté anglophone du Québec, de même que ceux des communautés francophones hors Québec », a-t-il commenté.

La ministre Mélanie Joly avait également réagi à la sortie de la ministre LeBel, vendredi dernier. « Nos deux langues officielles sont au cœur de notre patrimoine. On s’est engagé en septembre à renforcer la Loi sur les langues officielles en tenant compte de la réalité particulière du français. Le gouvernement fédéral va faire sa part et va continuer d’agir dans ses champs de compétence. »