(Ottawa) La chef du Parti vert du Canada a saisi l’occasion d’une conversation avec le premier ministre François Legault pour tenter de le convaincre de l’existence du racisme systémique.

Annamie Paul, une femme noire élue à la tête des Verts en octobre dernier, s’entretenait pour la première fois avec M. Legault lundi dernier. La rencontre portait sur la hausse des transferts en santé.

Mme Paul venait de participer à la commémoration du triste anniversaire de l’attentat contre la grande mosquée de Québec. Elle a voulu relayer les doléances des organisateurs qui réclament que M. Legault reconnaisse l’existence du racisme systémique.

En entrevue avec La Presse Canadienne, elle raconte avoir tenté de convaincre M. Legault que le racisme systémique existe parmi les institutions, tant au Québec que dans le reste du Canada.

« C’est surtout important en ce moment de le reconnaître parce que si l’on ne le reconnaît pas, on ne peut pas travailler pour le démonter [démanteler] », a relaté Mme Paul, en parlant de sa conversation avec le premier ministre du Québec.

Elle dit que M. Legault lui a fait part des actions du gouvernement du Québec pour lutter contre le racisme, notamment la mise sur pied d’un groupe d’action qui a recommandé pas moins de 25 mesures.

Mme Paul estime qu’il est « encourageant » de savoir qu’il y a des initiatives en marche. Mais elle estime qu’il était « important » pour elle d’insister sur les inquiétudes bien réelles des groupes minoritaires.

Le gouvernement caquiste refuse toujours de reconnaître l’existence du racisme « systémique », une situation qui a créé des remous avec le premier ministre Justin Trudeau, entre autres.

Plus récemment, ce sont les proches de Joyce Echaquan, femme autochtone morte sous les injures, et le cofondateur du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdallah, qui ont pressé M. Legault de reconnaître le racisme systémique.

Mme Paul ne perd cependant pas espoir. Elle dit que son premier contact avec M. Legault a été très cordial, voire amical, et elle espère avoir la chance de poursuivre la discussion avec lui en personne une fois que les restrictions seront levées.

Si l’on veut travailler ensemble, même si nous avons des différences, c’est important d’avoir des lignes de communication ouvertes.

Annamie Paulm, chef du Parti vert

Le cabinet de M. Legault n’a pas voulu commenter les « rencontres privées du premier ministre ».

Mais force est de constater que l’intervention de Mme Paul n’a rien changé. « Quant à notre position sur cet enjeu [le racisme systémique], elle est connue de tous et demeure inchangée », a répondu Ewan Sauves, attaché de presse de M. Legault.