(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau réclame à son tour que toute la lumière soit faite sur les circonstances ayant conduit à l’arrestation et au dépôt d’accusations contre Mamadi III Fara Camara pour tentative de meurtre sur un policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Mamadi III Fara Camara, un chargé de laboratoire à Polytechnique, a été relâché mercredi du palais de justice de Montréal et libéré des accusations qui pesaient contre lui après avoir passé six nuits en prison.

Le retrait des accusations est survenu après que des enquêteurs eurent visionné le contenu vidéo d’une caméra du ministère des Transports démontrant la présence d’un autre individu sur les lieux où un policier du Service de police de la Ville de Montréal a été attaqué. Les recherches pour trouver cette personne se poursuivent.

« C’est un cas troublant », a affirmé le premier ministre Justin Trudeau dès le début de sa conférence de presse visant à faire le point sur la pandémie.

« Plusieurs questions se posent, notamment aux différentes autorités impliquées dans cette affaire. Il faut faire toute la lumière sur ce qui s’est passé. Mes pensées accompagnent M. Camara ainsi que le policier blessé », a ajouté M. Trudeau.

Jeudi, la mairesse de Montréal Valérie Plante a exigé la tenue d’une enquête sur cette affaire. Pour sa part, le SPVM a indiqué qu’il pourra offrir des excuses à Mamadi III Fara Camara lorsque des résultats d’expertises permettront de l’exonérer complètement. L’homme qui a été libéré mercredi est encore considéré comme un témoin important dans l’affaire du policier agressé le 28 janvier dernier.

Le gouvernement Legault a dit vouloir faire la lumière sur le traitement qu’a subi Mamadi III Fara Camara. La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a indiqué jeudi être en discussion avec la Ville de Montréal pour trouver la meilleure formule pour faire la lumière sans nuire à l’enquête toujours en cours. « Les circonstances ayant conduit à la mise en accusation de M. Mamadi Fara Camara doivent être examinées », a déclaré la ministre sur les réseaux sociaux.

Selon Justin Trudeau, cette affaire constitue une preuve de plus que le racisme systémique est un problème réel au pays. La seule façon de maintenir la confiance des citoyens envers les institutions et les corps policiers est de faire rapidement la lumière sur cette malheureuse affaire, a-t-il avancé

« Le racisme systémique existe dans toutes nos institutions et particulièrement quand on parle de nos corps policiers. Ça devient extrêmement important de garder et de restaurer la confiance des citoyens dans ces institutions. Je m'attends à ce que les réponses soient trouvées et que toutes les questions que les gens ont au sujet de cette affaire trouvent de bonnes réponses et que des actions soient prises si, effectivement, il y a des choses qui n’ont pas été faites comme il faut », a affirmé le premier ministre.

« Tous les citoyens, dont moi en tant que député de la communauté affectée, nous voulons avoir des réponses claires. [...] Toutes les personnes en place sont très conscientes qu’elles vont devoir donner des réponses très claires et très ancrées dans les vrais faits pour rassurer les citoyens pour continuer d’avoir confiance dans nos institutions », a-t-il aussi dit.