(Québec) Les partis de l’opposition réclament une « stratégie nationale de dépistage » de la COVID-19 qui favoriserait l’utilisation des tests rapides.

Au premier jour de la rentrée parlementaire, mardi à Québec, le ton a rapidement monté à la période des questions. Dans son premier face-à-face de l’année avec le premier ministre, François Legault, la cheffe libérale, Dominique Anglade, a affirmé que le Québec faisait « pouet pouet pouet » à se questionner si longtemps sur l’utilisation des tests rapides.

« L’Ontario est en train d’acheter des tests rapides, de prendre tout ce qu’il trouve sur le marché pour aller de l’avant avec les tests rapides. […] On n’est déjà pas en avance, est-ce qu’on a besoin vraiment d’être les derniers sur la question des tests rapides au Québec ? », a-t-elle demandé.

La critique libérale en matière de santé, Marie Montpetit, a plus tard reproché au gouvernement Legault d’agir sur la question avec un « entêtement qui est incompréhensible ».

Ces tests rapides là sont homologués par Santé Canada. Il y a un comité d’experts au fédéral qui a donné des indications très précises dans un rapport [sur la façon dont] ils peuvent être utilisés, donc utilisons-les.

Marie Montpetit, critique libérale en matière de santé

Face à ces questions, François Legault a défendu que « la chance [que le Québec] a que l’Ontario n’a pas, c’est qu’on a plus de capacité de laboratoire pour faire des tests réguliers qui sont plus fiables. […] On fait plus de tests par million d’habitants que l’Ontario ».

De nouvelles mesures de sécurité

Au Salon bleu, les 37 députés présents (sur un total de 125) étaient séparés mardi par des plexiglas, une nouveauté comparativement aux travaux parlementaires de l’automne. La Santé publique a resserré les mesures sanitaires afin que les élus poursuivent leurs travaux en personne, plutôt que de façon virtuelle uniquement.

La critique libérale en éducation, Marwah Rizqy, a déploré que ces mesures pour protéger les députés ne soient pas appliquées dans les écoles, alors que plus de 1100 classes étaient fermées en date du 1er février en raison d’éclosions de COVID-19.

« On suit les directives de la Santé publique. Et on en a plus pour l’hiver qu’on en avait pour l’automne. C’est important de le mentionner », a affirmé le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

En point de presse, ce dernier a affirmé que les retards d’apprentissage dans les écoles en raison de la pandémie de COVID-19 prendraient des années à se résoudre.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation

Ça va prendre plus qu’un an à surmonter ce retard-là, j’en suis convaincu. Je suis convaincu qu’il va falloir [prendre] des mesures d’adaptation puis changer notre façon de faire même pour la prochaine année scolaire, peut-être même les deux prochaines années scolaires. J’en suis convaincu.

Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation

La critique du Parti québécois en matière d’éducation, Véronique Hivon, a pour sa part déploré que le programme de tutorat, dont les détails ont été dévoilés la semaine dernière par Québec, soit trop limité.

« Si on estime, par exemple, de manière très conservatrice, que 10 % des élèves en auraient besoin, ça leur donne 2,5 heures de tutorat. Si on les met quatre dans un groupe, mettons, 10 pour toute la prochaine année », a-t-elle dit.