(Washington) Le premier ministre Justin Trudeau s’est entretenu au téléphone avec la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, pour qui il s’agissait d’un premier appel avec un dirigeant étranger depuis son entrée en poste.

Le cabinet du premier ministre a indiqué que les deux dirigeants ont discuté de la pandémie de COVID-19, des relations canado-américaines et du temps qu’a passé Mme Harris à Montréal lorsqu’elle était à l’école secondaire.

Selon le compte-rendu du cabinet, M. Trudeau a aussi parlé des « conséquences involontaires » des politiques « Buy America » du président Joe Biden.

Certains producteurs et fournisseurs canadiens craignent que ces dispositions les empêchent de soumissionner pour des contrats aux États-Unis.

Dans sa version du compte-rendu de la conversation, la Maison-Blanche a rappelé « l’importance capitale du Canada en tant que partenaire stratégique et économique des États-Unis ».

Dans son résumé de la conversation, le cabinet du premier ministre a laissé entendre ce que pourrait être son argument principal pour convaincre Washington d’exempter le Canada des règles : il n’est pas la cible des mesures.

La décision du président Biden d’annuler l’agrandissement de l’oléoduc Keystone XL n’est pas mentionnée dans le compte-rendu de l’appel.

Les interlocuteurs semblent plutôt avoir discuté de leurs priorités communes, comme « la lutte contre la pandémie de COVID-19, au moyen d’une collaboration étroite aux frontières et en matière d’accès aux vaccins ».

M. Trudeau a également souligné « vouloir renforcer les relations commerciales bilatérales et les chaînes d’approvisionnement canado-américaines ».

La seule référence à l’oléoduc Keystone XL pourrait se trouver dans le désir du premier ministre de « renforcer la sécurité énergétique en Amérique du Nord ».

Durant leur conversation, M. Trudeau et Mme Harris ont réitéré l’importance des fondements de la démocratie et de la justice, ainsi que de la nécessité « d’accroître la confiance dans le gouvernement ».

La population américaine est divisée. Elle se remet toujours de l’émeute du 6 janvier, lors de laquelle des manifestants ont pris d’assaut le Capitole, et des efforts de l’équipe de Donald Trump pour invalider les résultats de l’élection présidentielle.

Les enjeux de changements climatiques, diversité, santé mentale, trafic des armes à feu, violence fondée sur le sexe et de lutte contre la haine sur les médias sociaux ont aussi été abordés.

Le premier ministre a aussi remercié Mme Harris pour le soutien des États-Unis dans le dossier de la libération des Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, qui sont détenus en Chine depuis plus de deux ans.

« La vice-présidente a aussi exprimé sa solidarité envers le Canada concernant la détention arbitraire de deux citoyens canadiens par la Chine, et elle a clairement affirmé que les États-Unis vont continuer à faire tout en leur possible pour veiller à leur libération », a indiqué la Maison-Blanche.

Le communiqué canadien a également fait mention de la « réunion bilatérale » qui aura lieu entre MM. Trudeau et Biden. Les deux politiciens ont accepté de se rencontrer lors de leur conversation du mois dernier, mais les détails, comme la date et le format — en personne ou en ligne — de cette rencontre n’ont pas été dévoilés.