(Ottawa) La ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu, fait appel à une ancienne conseillère à la sécurité nationale pour déterminer si le système d’alerte à la pandémie du Canada a échoué à sonner l’alarme avant l’arrivée du nouveau coronavirus.

Margaret Bloodworth, qui a été conseillère nationale pour la sécurité auprès du premier ministre Stephen Harper, présidera un comité d’examen de trois membres qui étudiera ce qui n’a pas fonctionné avec le Réseau mondial de renseignement de santé publique.

Mme Bloodworth sera accompagnée du docteur Paul Gully, un ancien administrateur adjoint de la santé publique du Canada, et de la professeure à l’Université de Sherbrooke Mylaine Breton, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la gouvernance clinique dans les services de première ligne.

Le Réseau mondial de renseignement de santé publique (RMISP) a été mis sur pied en 1990 au sein de l’Agence de la santé publique du Canada pour « détecter, identifier, évaluer, prévenir et atténuer rapidement les menaces pour la santé humaine ».

Créé par le gouvernement du Canada en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (l’OMS), le RMISP a ainsi aidé à signaler à la fois la pandémie de SRAS en 2003 et de grippe H1N1 en 2009, avant que l’une ou l’autre de ces épidémies virales n’ait véritablement explosé.

Mais son rôle dans la collecte de renseignements et la production de rapports sur les éclosions internationales de maladies a changé en 2019 — juste avant l’apparition du nouveau coronavirus —, lorsque l’Agence de la santé publique du Canada a commencé à se concentrer davantage sur les questions nationales.

Certains experts soutiennent qu’à cause de ce changement, le Canada n’a pas obtenu de renseignements précoces sur le coronavirus SRAS-CoV-2 apparu en Chine l’automne dernier. La ministre Hajdu veut donc savoir si ce système de vigie a véritablement échoué et comment il pourrait mieux préparer le Canada à de futures pandémies.