(Québec) Le nouveau chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, n’a pas de siège de député, mais qu’à cela ne tienne, il compte être présent « tous les jours » à l’Assemblée nationale. Le parti lui versera un salaire, malgré des finances précaires, selon les derniers chiffres officiels.

Sa décision de mettre les pieds le plus souvent possible au parlement lui permettra d’obtenir davantage de visibilité. Le chef du PQ, troisième groupe de l’opposition, aurait inévitablement eu moins d’attention médiatique à l’extérieur de l’Assemblée nationale.

« Au cours des prochains mois, attendez-vous à me voir ici tous les jours. À chaque fois que les députés siègent, je serai là », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse au parlement mercredi, en marge de sa première rencontre avec le caucus de neuf députés du PQ.

Il ne veut pas être un « chef extra-parlementaire en orbite comme la planète Pluton », préférant se trouver « plus proche du Soleil que ça ». « Vous n’aurez jamais vu ça de la part d’un chef extra-parlementaire, a-t-il insisté. Assumer son leadership, ça veut dire être partie de toutes les discussions avec le caucus de manière à ce que les stratégies soient concertées et à ce que le chef soit partie prenante de chacune de ces discussions-là. »

À la tête du PQ depuis vendredi soir, Paul St-Pierre Plamondon n’est pas pressé de se faire élire comme député. Pour affronter le premier ministre François Legault au Salon bleu, il a choisi de maintenir en poste Pascal Bérubé comme chef parlementaire, une affaire qui a été scellée dimanche et avalisée par le caucus mercredi. « Je ne vous cacherai pas qu’il y a une grande complicité sur les idées entre Paul et moi. Sur à peu près tous les thèmes, on a la même position. Puis je ne vois pas encore le thème avec lequel on n’aurait pas la même position », a affirmé Pascal Bérubé. Le député de René-Lévesque (Côte-Nord), Martin Ouellet, reste leader en Chambre.

Le président du caucus, Harold LeBel, a soutenu que tous les députés sont derrière le nouveau chef. Ce dernier a promis d’être « équitable, généreux et respectueux » envers son adversaire au cours de la course à la direction Sylvain Gaudreault. Le rôle du député de Jonquière n’a pas encore été déterminé, mais il avait lui-même écarté l’idée de devenir chef parlementaire. Trois députés avaient appuyé la candidature de M. Gaudreault pour succéder à Jean-François Lisée (Lorraine Richard, Méganne Perry Mélançon et Joël Arseneau) ; aucun ne s’était rangé derrière Paul St-Pierre Plamondon. « C’est sûr qu’une course, c’est émotif, mais ma position sera toujours la même : la porte est ouverte, je serai toujours équitable et de bonne foi, a dit le chef. J’ai appelé personnellement tous les députés, et tout le monde était très positif. »

Parmi les premières orientations adoptées sous le règne du nouveau chef, le PQ a désormais comme position de reconnaître le « racisme institutionnel » – la même position que celle exprimée par Paul St-Pierre Plamondon lors de la course à la direction. Sylvain Gaudreault, mais aussi Véronique Hivon (Joliette) et Joël Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) avaient quant à eux reconnu l’existence d’un racisme systémique. Pascal Bérubé (Matane-Matapédia), lui, disait ne pas y croire.

Le nouveau chef a indiqué que le PQ lui versera un salaire, dont le montant n’a pas encore été déterminé. Le parti traîne une dette de 2,5 millions de dollars, selon son rapport financier pour l’année 2019. Or, Paul St-Pierre Plamondon a soutenu que « les chiffres ont vraiment évolué au fil des derniers mois dans la bonne direction », de telle sorte que le PQ « n’est pas en difficulté financière » et a « des finances qui permettent des ajouts ». Il se donne comme mission de récolter davantage de dons auprès des électeurs.