(Québec) Le gouvernement Legault a refusé mardi une motion du Parti libéral (PLQ) demandant que le fédéral, le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal présentent leurs excuses aux victimes de la Crise d’octobre.

C’est la deuxième motion sur cet enjeu délicat à être refusée en moins d’une semaine.

La semaine dernière, le Parti québécois (PQ) avait déposé une motion pour que le fédéral seul présente ses excuses aux victimes pour avoir imposé la Loi sur les mesures de guerre dans cette période trouble et cette fois, c’est le PLQ qui avait refusé.

Dans cette nouvelle motion mardi, le PLQ justifiait en partie l’intervention musclée des autorités : elle indiquait que la Ville de Montréal, le gouvernement du Québec, alors dirigé par le libéral Robert Bourassa, et celui du Canada « avaient le devoir d’agir de manière décisive et mesurée pour mettre un terme à cette violence ».

La cheffe libérale, Dominique Anglade, a précisé que le PLQ voulait également rendre hommage au ministre libéral Pierre Laporte, qui a été assassiné durant cette crise.

« C’est quand même un homme qui a péri, alors qu’il était un des 125 (élus de l’Assemblée), un des nôtres, a-t-elle dit en conférence de presse au parlement en matinée. Et par la suite, nous allons également reconnaître le fait que le gouvernement n’avait pas le choix que d’agir et d’intervenir. »

Elle a toutefois reconnu qu’il y a eu des « débordements » qui ont mené à des « arrestations arbitraires ».

Le leader parlementaire caquiste, Simon Jolin-Barrette, a refusé de débattre de cette motion.

Interrogée à savoir si le PLQ ne devrait pas lui-même présenter des excuses, puisqu’il s’agit du parti qui formait le gouvernement de l’époque, Mme Anglade a dit que ce n’était pas un enjeu partisan.

« Quand vous regardez les excuses qui sont formulées, de manière générale, pour les actions qui sont posées, ce sont les gouvernements. […] On est au-dessus de la partisanerie. »

Le leader du gouvernement n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue pour connaître les motifs de son refus.