(Québec) L’ancien chef du Bloc québécois (BQ) Gilles Duceppe appuie le député Sylvain Gaudreault dans la course à la direction du Parti québécois (PQ).

Il a effectué une contribution de 300 $ au clan Gaudreault mercredi, au lendemain du dernier des trois débats dans ce long marathon — une course qui a dû être suspendue puis prolongée en raison de la pandémie.

« J’en suis arrivé à la conclusion que Sylvain Gaudreault avait la plate-forme la plus complète », a déclaré M. Duceppe, qui a lui-même mené 17 débats dans sa longue carrière politique.

En entrevue avec La Presse Canadienne, il est en outre revenu sur un enjeu dans cette course : faut-il ou non un chef péquiste qui siège au Parlement ou qui se consacrera davantage à être sur le terrain ? Les trois autres candidats, Guy Nantel, Paul St-Pierre Plamondon et Frédéric Bastien, n’ont jamais été élus, tandis que M. Gaudreault est membre de l’Assemblée nationale depuis 2007 à titre de député de Jonquière.

Un chef en Chambre

Or M. Duceppe soutient qu’en ces temps de pandémie, il vaut mieux être déjà en Chambre, puisqu’il est plus difficile de faire un travail de terrain dans les circonscriptions à travers le Québec.

« Être en Chambre est drôlement important actuellement, parce que c’est bien beau être sur le terrain, mais s’il n’y a personne sur le terrain, si vous n’êtes pas capables de faire de grands rassemblements, il y a un problème. […] Le vrai débat se passe en Chambre et est monopolisé par la pandémie. Il faut un chef en Chambre, sinon on ne verra pas de réponse d’un parti face aux trois autres. »

M. Duceppe a précisé qu’il connaît « à peine » M. Gaudreault personnellement. Mais pour l’anecdote, à ses débuts comme chef bloquiste, aux élections de 1997, il avait choisi un candidat dans la circonscription de Jonquière autre que M. Gaudreault, qui voulait pourtant absolument briguer les suffrages sous la bannière du Bloc.

« Je l’avais dit que ça avait été une erreur », a évoqué M. Duceppe, qui ajoute avoir ensuite pu côtoyer M. Gaudreault.

Souveraineté

Par ailleurs, le leader politique à la retraite cautionne aussi la démarche souverainiste du candidat péquiste : il veut notamment mettre sur pied plusieurs « chantiers de réflexion » sur des questions comme la monnaie, l’environnement, la défense, en vue de l’accession à l’indépendance.

M. Duceppe a rappelé qu’une démarche semblable avait été entreprise au Bloc en 2000 et ces chantiers avaient été menés par le défunt Jacques Parizeau.

Mais voit-il M. Gaudreault comme le chef péquiste qui réalisera la souveraineté s’il est élu ? Oui, mais ça ne peut reposer que sur ses épaules, a soulevé l’ex-chef bloquiste.

« Il peut en parler, faire avancer les choses. Maintenant, pour ce qui est de la réaliser, ça ne se fait pas seul : c’est une coalition qui a failli le réaliser en 1995. »

Et même si le débat sur l’indépendance peut bien sembler secondaire actuellement, la conjoncture peut changer rapidement et il peut redevenir une priorité, a conclu l’ancien ténor souverainiste.

Mentionnons que M. Duceppe n’est pas le premier ancien dirigeant du Bloc à prendre position dans cette campagne. Un prédécesseur de M. Duceppe, Lucien Bouchard, le fondateur du Bloc, devenu ensuite premier ministre du Québec sous la bannière péquiste, a pour sa part fait un don à la campagne de Paul St-Pierre Plamondon.