(Langford) Le premier ministre de la Colombie-Britannique a annoncé lundi la tenue d’élections anticipées le 24 octobre, un an avant la date prévue et en pleine pandémie, affirmant que des périodes sans précédent exigent des actions sans précédent.

John Horgan a expliqué qu’il avait hésité à déclencher des élections maintenant, mais il estime que la province est confrontée à des défis sanitaires et économiques importants alors que son gouvernement néo-démocrate, minoritaire, demeure instable.

La Colombie-Britannique tient ses élections générales à date fixe ; elles étaient prévues pour octobre 2021, mais M. Horgan a estimé qu’on aurait perdu du temps à attendre une autre année. « Je crois que les défis auxquels nous sommes confrontés ne sont pas pour les 12 prochains mois, mais bien pour les quatre prochaines années et au-delà », a expliqué le chef néo-démocrate.

« Je suppose que je veux que les élections soient derrière nous, non pas pour moi mais pour les citoyens de la Colombie-Britannique, car ils ne peuvent pas se permettre les leçons de morale partisanes, l’incertitude quant à l’adoption ou non des projets de loi — ce que nous avons vécu depuis trois ans et demi. »

Une décision décriée

Le gouvernement néo-démocrate minoritaire a pris le pouvoir en 2017 après avoir signé un accord avec les verts, qui détiennent la balance du pouvoir, mais M. Horgan soutient aujourd’hui qu’il faut maintenant établir une stabilité politique. « Je crois qu’on l’obtiendra en demandant aux citoyens où ils veulent aller et qui ils veulent comme dirigeants. »

Les néo-démocrates et les libéraux étaient à égalité, avec 41 sièges chacun, lors de la dissolution de la législature. Les verts avaient deux sièges et il y avait deux députés indépendants ; un siège était vacant. Le chef libéral Andrew Wilkinson et la cheffe des verts, Sonia Furstenau, ont déploré le déclenchement d’un scrutin en pleine pandémie.

M. Wilkinson, qui est devenu chef libéral en 2018, a souvent critiqué la réponse du gouvernement à la pandémie, affirmant la semaine dernière encore que les néo-démocrates avaient mis trop de temps pour présenter un plan de relance économique de 1,5 milliard. Mme Furstenau, choisie cheffe des verts il y a une semaine, qualifiait de « totalement irresponsable », dans son discours de la victoire, la tenue d’un scrutin anticipé en ce moment, faisant valoir que l’accord entre son parti et le NPD fonctionnait toujours.

Des conseils du Nouveau-Brunswick

Pour la tenue d’un scrutin en pleine pandémie, Élections BC a consulté ses homologues du Nouveau-Brunswick, une province qui a tenu avec succès des élections générales plus tôt ce mois-ci.

M. Horgan a précisé lundi que jusqu’au jour des élections, les affaires courantes du gouvernement seront administrées par la ministre des Finances, Carole James, l’une des sept ministres néo-démocrates qui ne briguent pas un nouveau mandat.

M. Horgan a souligné que sept députés libéraux ne se présentent pas non plus et que l’ancien chef des verts Andrew Weaver quitte la vie politique. « C’est donc le meilleur moment, il me semble, au début de la pandémie, pour renouveler la législature », a-t-il déclaré.

« Je pense que nous avons besoin de nouvelles idées, de tous les coins de la province, peu importe d’où viennent ces idées, et c’est maintenant le moment de le faire. »