(Montréal) À quelques jours de la présentation d’un nouveau discours du Trône à Ottawa, une coalition formée d’environnementalistes et de citoyens lance une initiative pour que le gouvernement Trudeau instaure une relance économique verte.

« La pandémie nous donne une opportunité de réfléchir créativement à comment on organise notre société. Pourquoi ne pas saisir l’occasion qu’on a de plutôt créer un avenir plus résiliant ? », a fait valoir en entrevue Caroline Brouillette, analyste des politiques au Réseau Action Climat Canada, qui fait partie de la coalition.

Le groupe, chapeauté par la Fondation David Suzuki, cherche à démontrer que les investissements dans une relance juste et verte sont bons pour l’économie.

Pour ce faire, ils lancent l’initiative le « Vrai billet vert », un billet « virtuel » d’une valeur de 307,85 $. Selon les calculs de Corporate Knights, chaque 20 $ investi dans une relance juste et verte engendrera des retombées de 307,85 $ dans le PIB du Canada au cours des dix prochaines années.

Le groupe soutient qu’avec de tels investissements, six millions d’emplois par année pourraient être créés dans les 10 prochaines années.

Dans le cadre de cette initiative, la coalition déploie une campagne interactive sur les médias sociaux, qui permettra aux Canadiens de voir un de leurs billets de 20 $ se transformer sous leurs yeux en billet de 307,85 $ à l’aide de leur téléphone intelligent.

Prévenir la prochaine crise

La coalition souhaite voir dans le discours du Trône « des signaux clairs » que le gouvernement Trudeau agit « immédiatement » pour s’attaquer aux changements climatiques, a indiqué Mme Brouillette.

« On veut entendre une véritable intention et des actions crédibles dès maintenant pour décarboniser notre économie et s’attaquer à l’éléphant dans la pièce de l’économie canadienne, qui est notre production d’hydrocarbures », a-t-elle précisé.

Le groupe espère que le gouvernement ne proposera pas seulement des mesures à court terme pour se relever de la pandémie, mais aussi des politiques à plus long terme pour prévenir les prochaines crises.

« Et de répondre à une crise dont on ressent déjà les effets aujourd’hui, la crise climatique », a mentionné Mme Brouillette.