(Québec) Comme au printemps, seulement 37 des 125 députés pourront siéger au Salon bleu à la reprise des travaux parlementaires le 15 septembre prochain.

C’est ce que prévoit, entre autres, une entente conclue jeudi soir entre les leaders des quatre formations politiques représentées à l’Assemblée nationale.

Les mesures sanitaires strictes sont gardées, signe que la pandémie n’est pas terminée et qu’il faut rester prudent, estime le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette.

« Le message que ça envoie, c’est qu’on est discipliné, on suit les règles, on s’assure de donner l’exemple notamment pour la distanciation sociale », a-t-il affirmé en entrevue vendredi.

« On démontre également que c’est possible d’adapter notre milieu de travail à la nouvelle réalité. »

Au Salon bleu, ils seront 16 élus du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ), 10 du Parti libéral du Québec (PLQ), quatre de Québec solidaire (QS), quatre du Parti québécois (PQ) et les deux députés indépendants, sans oublier le président de l’Assemblée nationale, François Paradis.

La liste des ministres qui seront présents en Chambre sera transmise aux oppositions la veille, à 18 h. « Ce n’est pas parfait », souligne pour sa part le leader parlementaire du PLQ, André Fortin.

« Mais c’est une entente qui nous permet de faire notre travail de législateur dans le contexte de pandémie, qui nous permet de questionner le gouvernement. »

Signe que les leaders et le personnel de l’Assemblée ont dû faire preuve d’ingéniosité : deux salles de commissions parlementaires jugées trop petites seront reliées électroniquement pour devenir des « salles miroirs ». Une partie de la députation se retrouvera dans une salle, et l’autre partie, dans l’autre salle.

Contrairement à ce qui avait été convenu au printemps, le menu législatif cet automne ne sera pas prédéfini par le gouvernement, ce qui veut dire que les oppositions n’auront pas à accepter d’avance un projet de loi.

« Dans un monde idéal, on voudrait toujours 125 députés au Salon bleu », a déclaré en entrevue le leader parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois.

« Par contre, on pense que c’est important que les élus montrent l’exemple, montrent que les milieux de travail oui ont rouvert, mais qu’il faut continuer d’appliquer des normes de distanciation sociale. »

Les députés devront respecter une distance de deux mètres entre eux en tout temps, et ils devront continuer de porter le masque lors de leurs déplacements dans les corridors.

« Ça aurait été un mauvais signal de dire que la situation est meilleure et qu’on fait fi de ce que la santé publique recommande », ajoute le leader parlementaire du PQ, Martin Ouellet.

« Ça démontre que l’Assemblée nationale est attentive à la situation, que la bataille n’est pas gagnée et qu’il faut faire des compromis. »

Tout sera réévalué le 9 octobre

L’entente est d’une durée de quatre semaines. Le 9 octobre prochain, les leaders reverront les modalités en fonction de l’évolution de la crise sanitaire au Québec.

Si la situation s’est grandement améliorée, alors peut-être ramènera-t-on plus de députés en Chambre, ou à l’inverse, si les cas de COVID-19 s’accumulent, des mesures plus sévères pourraient être adoptées.

Gabriel Nadeau-Dubois voit dans le caractère temporaire de l’entente le signe que les leaders sont capables de mettre la partisanerie de côté et travailler ensemble.

« Si on n’était pas capable de se sentir, on se serait dit : « On signe une entente pour toute la session parce qu’on ne veut plus se reparler » », dit-il en riant au bout de la ligne.

« Qu’on se donne un rendez-vous, une échéance après la première moitié de session, moi je vois un signe qu’on a confiance qu’on va être capable de s’entendre à nouveau. »