(Sherbrooke) Les sommes que le gouvernement verse au Fonds des générations devraient être considérées comme des surplus, estime le ministre des Finances du Québec, Eric Girard.

Cette proposition quant à la méthode de calcul de l’équilibre budgétaire permettrait d’accélérer la vitesse à laquelle le Québec réduit son déficit. Si elle avait été prise en compte dans le budget courant, le déficit passerait de 14,9 à 12,3 milliards.

M. Girard a lancé ce pavé dans la mare, jeudi, depuis les studios de TVRS lors d’un discours à l’occasion du Symposium sur les finances publiques du Québec de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke.

« Nous aurons une contribution de l’ordre de 4 milliards, mais il faut avoir le débat, a-t-il noté. Est-ce qu’on parle d’un surplus avant ou après contribution au Fonds des générations ? »

Jusqu’à présent, les surplus et les déficits du Québec sont calculés après avoir contribué au Fonds des générations.

L’opinion du ministre est cependant claire : « Si nous contribuons 4 milliards au Fonds des générations […], ce n’est pas l’équilibre budgétaire, c’est un surplus de 4 milliards », a-t-il répondu à une question de l’animatrice Marie Grégoire.

Le ministre a expliqué que depuis le début de son mandat il s’efforce par « transparence » de présenter des « documents budgétaires qui soient clairs, précis, concis » et a promis « un débat avec tous les chiffres disponibles ».

Réduire la dette

Le Québec doit s’attaquer à sa dette, a réitéré M. Girard, qui a dénoncé un « discours actuel » voulant que le niveau d’endettement n’est « pas important » étant donné les faibles taux d’intérêt.

« On n’a aucune certitude que les taux seront toujours bas, a-t-il lancé. Et toutes les ressources qui vont au paiement de la dette ne sont pas disponibles pour les autres activités. »

M. Girard a ensuite dressé une liste des bénéfices d’une telle baisse, y compris d’assurer un financement stable aux missions de l’état, de faire face au vieillissement de la population, de financer des infrastructures publiques, de lutter contre les changements climatiques, de réduire le fardeau fiscal, de contrer un prochain ralentissement de l’économie et d’être en meilleure posture advenant des changements aux transferts fédéraux.

Le ministre a toutefois rappelé qu’encore aujourd’hui toutes les agences de notation donnent au Québec une perspective stable et une cote de crédit de qualité AA.