(Ottawa) Visé par des allégations anonymes d’inconduite sexuelle, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a persisté à les nier, dimanche, en ajoutant qu’elles l’avaient précipité dans « un enfer ».

« Je suis fait fort, mais c’est difficile », a-t-il dit au cours d’une brève conférence de presse, flanqué de sa conjointe, Nancy Déziel, et d’une députée.

Mardi, une page Facebook a publié des allégations anonymes selon lesquelles M. Blanchet aurait embrassé une femme sans son consentement et tenté d’inciter une relation sexuelle, en 1999, lors d’une soirée de lancement pour un album de la chanteuse Isabelle Boulay. Les faits présumés se seraient déroulés alors qu’il était lui-même l’imprésario du chanteur Éric Lapointe.

« Je n’ai jamais eu les comportements qui me sont prêtés. Jamais, jamais je n’aurais posé de tels gestes. C’est profondément contraire à tout ce que je suis. J’en serais incapable, a dit le chef bloquiste. Je ne suis pas la personne que ce récit invente. »

Il a ajouté avoir « toujours été irréprochable à l’endroit des femmes ».

PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

« Je suis fait fort, mais c’est difficile », a dit Yves-François Blanchet au cours d’une brève conférence de presse, flanqué de sa conjointe, Nancy Déziel, et d’une députée.

Mercredi, Yves-François Blanchet avait nié pour la première fois ces allégations.

Dimanche, il a affirmé qu’il était « vraisemblable » qu’il ait participé au lancement en question, mais que les faits qui lui sont reprochés sont une pure invention. « Vous ne trouverez personne pour accréditer une pareille allégation, a-t-il dit. On ne peut pas demander à une victime d’allégation d’expliquer un récit qui ne s’est jamais produit. »

Le chef bloquiste a invité d’éventuelles accusatrices à porter plainte à la police si elles lui reprochaient quoi que ce soit. Il n’a toutefois pas voulu dire s’il se retirerait de son poste si une enquête était effectivement lancée.

« À glacer le sang »

Surtout, M. Blanchet a opéré un renversement des rôles en lançant une charge à fond de train contre la vague de dénonciations anonymes.

« Je prends aussi, dans une certaine mesure, la parole pour les victimes de diffamation », a dit le chef bloquiste. Viblement ému, il a demandé à son auditoire de s’imaginer à sa place, victime d’une calomnie. « Imaginez l’enfer dans lequel des personnes sans visage vous auraient précipité. C’est à glacer le sang, parce que ça n’a pas besoin d’être vrai », a-t-il dit. Quelques minutes plus tard, il a affirmé qu’il avait le soutien de sa famille, mais que le regard des autres pouvait être pesant.

En avant-midi, dimanche, juste avant la conférence de presse, les 31 députés du Bloc québécois se sont rangés derrière leur chef par l’entremise d’une déclaration écrite envoyée aux médias.

« Yves-François Blanchet est un homme intègre, honnête et résolu à servir les intérêts des Québécoises et des Québécois. Nous sommes convaincus que les allégations anonymes faites contre lui sont fausses et nous le soutenons sans hésitation », affirment-ils.

« Le Bloc québécois est un défenseur acharné de la société de droit et travaille, depuis sa fondation, à l’amélioration des conditions de vie des femmes et des hommes du Québec. C’est ce pour quoi nous avons été élus et c’est ce que nous continuerons à faire avec notre chef, Yves-François Blanchet », ont-ils ajouté.

— Avec La Presse canadienne