(Saint-Georges ) Le gouvernement Legault se donne « quelques années » avant de retrouver l’équilibre budgétaire, alors que les finances publiques sont fortement touchées par la crise économique qui découle de la pandémie de COVID-19.

De passage en Beauce, mardi, le premier ministre François Legault a réitéré que le Québec anticipait un déficit « entre 12 et 15 milliards » pour l’année budgétaire en cours. Le ministre des Finances, Eric Girard, fera le point vendredi sur la situation financière et budgétaire de la province.

Mais dans le contexte, le gouvernement provincial n’entend tout de même pas ralentir sur les dépenses qui étaient prévues avant la pandémie. « Quand il y a un ralentissement du secteur privé, c’est le temps que le secteur public intervienne », a de nouveau affirmé M. Legault.

En ce sens, le gouvernement de la Coalition avenir Québec promet de « maintenir tous les engagements qu’on avait en santé, en éducation [et] en environnement », a ajouté le premier ministre, précisant qu’il aura besoin « de quelques années avant de revenir à l’équilibre budgétaire ». Les prochaines élections arrivant en 2022, la pandémie de COVID-19 forcerait donc Québec à terminer son premier mandat en écrivant ses budgets dans le rouge.

La semaine dernière, le ministre des Finances, Eric Girard, avait précisé que le retour à l’équilibre budgétaire se ferait au Québec dans un horizon de trois à cinq ans, « [sans] augmenter l’impôt des particuliers, la taxe de vente du Québec et l’impôt des corporations ».

Pour y arriver, M. Girard avait affirmé que le gouvernement ne ferait pas d’austérité dans les dépenses gouvernementales. « Je peux garantir ça », avait-il dit.

Selon M. Girard, « si le rebond de 2021 et la deuxième moitié de 2020 compensent pour la chute des deux mois où nous avons fermé 40 % de l’économie, on sera en bonne posture ». Un « indicateur de bon travail », avait-il ajouté, « c’est si nous ramenons le PIB nominal du Québec, en décembre 2021, au niveau où il était en décembre 2019 ».

« Cette année, 2020‑2021, nous vivons collectivement une pandémie et une récession, la plus importante récession mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale », a-t-il rappelé.

Plus tôt en journée, mardi, l’Institut de la statistique du Québec avait également dévoilé que les exportations internationales de marchandise du Québec avaient baissé de 19 % en avril dernier comparativement au moins précédent, « alors que les mesures de confinement et de distanciation ont entraîné de nombreuses interruptions de production et fermetures de commerces ainsi qu’une baisse de la demande pour certains produits ».