(Ottawa) Le chef du Parti vert du Québec, Alex Tyrrell, ne sera pas candidat à la direction du Parti vert du Canada et il blâme l’actuelle chef parlementaire Elizabeth May pour cette décision.

Dans ses notes d’allocution consultées par La Presse canadienne expliquant sa décision, M. Tyrrell accuse Mme May d’avoir été trop visible dans la course à sa propre succession, allant même jusqu’à lancer une tournée de financement avec l’une des candidates.

Il dit également qu’elle a « consolidé son pouvoir » en nommant son mari, John Kidder, sur le conseil fédéral du parti.

M. Tyrrell, qui n’avait pas été confirmé comme candidat à la direction, a critiqué Mme May à de nombreuses reprises dans les derniers mois. Il lui avait notamment reproché de tenir des positions ambiguës sur l’exploitation des sables bitumineux et le droit à l’avortement.

Il soutient que ces prises de position ont mené à de l’intimidation de la part des proches de Mme May.

« Au cours des dernières semaines et mois, Mme May et son entourage m’ont fait comprendre très clairement qu’ils feront tout ce qu’ils peuvent pour s’opposer à ma candidature et à mon programme politique », allègue M. Tyrrell dans ses notes d’allocution.

Même s’il avait été accepté comme candidat et avait gagné la course à la direction, il dit qu’il aurait été « impossible » d’unir le parti.

« Je n’ai jamais entendu parler d’un chef sortant qui empile la plus haute instance décisionnelle de son parti avec des membres de sa famille et des alliés politiques à un moment où celui-ci prétend se retirer de la politique pour que la prochaine génération puisse prendre le relais », ajoute-t-il.

La principale intéressée a réfuté ces accusations à son endroit lors d’une conférence de presse à Ottawa mercredi matin.

« Évidemment, il ne comprend pas la structure du Parti vert et notre constitution. Nous avons un conseil fédéral et il a dit […] des choses qui ne sont pas vraies. Je n’ai pas nommé mon mari. Il a été élu dans un processus vraiment démocratique dans le parti », s’est-elle défendue.

Mme May a ajouté qu’elle fait partie du conseil comme ancienne chef, mais n’a pas le droit de vote. « Je n’ai pas le pouvoir que M. Tyrrell a dit », a-t-elle fini par laisser tomber, ajoutant qu’elle souhaite « bonne chance » à celui qui reste chef du Parti vert du Québec.

Il y a maintenant sept candidats confirmés dans la course : Annamie Paul, une avocate de Toronto ; David Merner, ancien candidat libéral en Colombie-Britannique ; Amita Kuttner, titulaire d’un doctorat en astrophysique ; Glen Murray, ancien maire de Winnipeg ; Dylan Perceval-Maxwell, entrepreneur social ; Dimitri Lascaris, un avocat de Montréal, et Meryam Haddad, avocate en droit de l’immigration.

Mme May a vanté la qualité des candidats qui se présentent à sa succession et a dit que la course à la direction des verts sera « tellement plus intéressante » que celle des conservateurs.

M. Tyrrell dit qu’il a l’intention de rester actif au sein des verts canadiens, tout en continuant de diriger le Parti vert du Québec jusqu’aux prochaines élections provinciales en 2022.