(Ottawa) Le chef conservateur sortant, Andrew Scheer, affirme que son successeur héritera d’un parti dans une position fort enviable.

Son temps à la tête du Parti conservateur du Canada est compté, au moment où la course à la direction franchit une autre étape importante vendredi.

Quiconque souhaite se prononcer dans l’élection du futur chef de la formation doit en être un membre inscrit d’ici minuit.

Le vote aura lieu à distance au cours de l’été. Tous les bulletins de vote devront être retournés par la poste d’ici le 21 août.

M. Scheer affirme qu’il a été un privilège pour lui de diriger ce parti et qu’il continue de préparer le terrain pour celui ou celle qui en reprendra les rênes.

Quatre candidats sont toujours en lice : Leslyn Lewis, Peter MacKay, Erin O’Toole et Derek Sloan.

D’après le succès de leurs efforts de financement, MM. MacKay et O’Toole mènent la course. M. MacKay a engrangé un peu plus d’un million de dollars au cours des trois premiers mois de l’année, tandis que M. O’Toole a amassé près de 784 000 $. Il a toutefois été appuyé par un plus grand nombre de donateurs.

Mme Lewis et M. Sloan sont eux aussi au coude-à-coude après cette première ronde de collecte de fonds, rapportant respectivement 447 000 $ et 410 000 $ avec un nombre presque identique de donateurs.

Un autre aspirant-chef pourrait toutefois venir brouiller les cartes.

Le militant ontarien Jim Karahalios, un progressiste-conservateur de longue date, s’est présenté en cour vendredi pour faire infirmer sa disqualification.

Il avait pour sa part recueilli environ 294 000 $ sur la même période, signe de son attrait pour certains membres du parti. M. Karahalios est reconnu pour son style agressif, lui qui tape souvent sur le même clou en reprochant aux directions de partis d’être déconnectées de leur base.

Quelques semaines avant la date limite pour entrer officiellement dans la course, son équipe de campagne avait envoyé un courriel qui accusait le directeur de la campagne d’Erin O’Toole de promouvoir l’application de la loi islamique au Canada. Walied Soliman, un éminent avocat torontois, a travaillé sur la légalité des ententes financières qui satisfont les restrictions islamiques en matière d’intérêts.

Accuser quelqu’un de soutenir la charia est généralement considéré comme une insulte islamophobe. Des plaintes ont été déposées auprès du parti contre M. Karahalios, ce qui a mené à son exclusion de la course.

Il plaide maintenant qu’il n’a enfreint aucune règle formelle. On ignore à quel moment une décision sera rendue dans cette affaire.