(Ottawa) Ulcéré que le Bloc québécois ait refusé de rouvrir l’affaire SNC-Lavalin en comité, le député conservateur Alain Rayes accuse Justin Trudeau d’avoir « acheté le vote » du chef bloquiste.

« Imaginez : le Bloc a cautionné le fait d’empêcher le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique de venir témoigner sur le premier ministre. Qu’est-ce que ce premier ministre a offert au chef du Bloc pour acheter encore une fois son vote ?  », a lancé Alain Rayes aux Communes.

Son collègue Jacques Gourde avait fait une intervention allant dans le même sens quelques minutes auparavant, se demandant ce que « le Bloc magouilleur » avait « obtenu du gouvernement libéral pour l’idée odieuse de l’appuyer dans cette magouille ».

Le leader du gouvernement en Chambre, Pablo Rodriguez, a tourné en dérision les allégations conservatrices formulées pendant la période des questions, où le COVID-19 et l’économie ont dominé les échanges.

« Le Bloc québécois est capable de se défendre tout seul. En ce qui a trait aux comités de la Chambre, ils sont indépendants et ils prennent leurs propres décisions », a-t-il entre autres lancé, sourire en coin.

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet, à qui ces questions n’étaient pas adressées, s’est tourné vers Twitter pour réagir à l’article de La Presse sur les attaques du Parti conservateur, mardi soir.

Il a attribué à un «désespoir conservateur» le projet de «déterrer leur “scandale” SNC et mépriser le Québec malgré une entente avec la Justice» et assuré que sa formation «exige de vrais gains pour le Québec et ses aînés».

Lundi, au comité permanent de l’éthique, la députée bloquiste Marie-Hélène Gaudreau a voté en défaveur d’une motion du député conservateur Michael Barrett qui visait à faire comparaître le commissaire Mario Dion afin qu’il élabore sur le contenu de son rapport « Trudeau II ».

Dans ce document, l’agent indépendant du Parlement avait blâmé le premier ministre pour ses agissements dans le dossier SNC-Lavalin. Il concluait que Justin Trudeau s’était « prévalu de sa position d’autorité » pour tenter d’influencer l’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould.

L’affaire a finalement connu son aboutissement en décembre dernier, après qu’une division de la firme d’ingénierie montréalaise eut plaidé coupable à une accusation de fraude en lien avec ses projets en Libye devant la Cour du Québec.