Les aspirants-chefs du Parti québécois (PQ) promettent tous de faire un référendum dans un premier mandat, à l’exception de Frédéric Bastien, qui prévient que cette stratégie fera que « l’histoire va se répéter » avec un nouvel « échec » électoral.

Devant plus d’une centaine de militants réunis ce week-end au congrès du Conseil national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ), les cinq candidats dans la course à la direction du PQ ont courtisé la relève. Samedi, les jeunes péquistes ont adopté une proposition qui demande la tenue d’un référendum dans un premier mandat au gouvernement.

L’historien Frédéric Bastien, qui enseigne au collège Dawson à Montréal, ne s’est toutefois pas plié à la volonté de la salle. Selon lui, un parti politique, « ça doit prendre le pouvoir » d’abord et avant tout. Promettre un référendum, comme le font ses adversaires, mènera à l’échec, a-t-il dit.

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Le candidat à la direction du Parti québécois, Frédéric Bastien

Mais devant les jeunes militants, l’attention s’est rapidement tournée samedi vers Guy Nantel, déjà considéré comme un meneur dans la course. Pour son premier discours dans une assemblée politique péquiste, il a promis aux militants la gratuité scolaire jusqu’au baccalauréat. La reprise des cours auxquels ils échouent serait toutefois payante.

L’humoriste a de nouveau refusé samedi de s’engager comme candidat à l’élection de 2022, qu’il gagne la course ou non. Face à ses adversaires des autres partis politiques, il serait un débatteur de taille, a-t-il dit, citant des vidéos humoristiques qu’il a faites par le passé avec, entre autres, le premier ministre François Legault, pour laquelle il a jugé sa performance honorable.

Gaudreault cible les jeunes

Le député Sylvain Gaudreault cible quant à lui les jeunes électeurs. Il souhaite faire une tournée des cégeps et des universités avec le CNJPQ dès l’automne, mais surtout que le Parti québécois soit le premier parti des 18-35 ans à l’élection de 2022. Frédéric Bastien l’accuse à ce sujet de faire du clientélisme.

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Le député Sylvain Gaudreault

« Lutter contre la crise climatique exige des gestes forts, courageux et concrets. C’est notre responsabilité », a-t-il dit samedi aux jeunes péquistes. Ces derniers ont adopté des propositions demandant à leur parti d’augmenter la taxe sur les carburants et de mettre en place une politique nationale zéro déchet, entre autres.

« Le Parti québécois a besoin de stabilité », a pour sa part dit l’avocat Paul St-Pierre Plamondon, qui s’est présenté comme le représentant de ceux qui veulent faire une plus grande place aux jeunes en politique.

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L’avocat Paul St-Pierre Plamondon

Guy Nantel a pour sa part demandé aux péquistes, samedi, d’être ouverts envers les Québécois non francophones. Les jeunes avaient d’ailleurs adopté plus tôt en journée des résolutions qui tendent la main aux Québécois anglophones et allophones, notamment.

« Des gens m’envoyaient des photos de musulmans et m’écrivaient : “Ça, ce n’est pas des Québécois”. Si votre définition d’un Québécois, c’est un Blanc francophone de descendance catholique et que les autres n’en sont pas, je ne serai pas votre chef [et] ne votez pas pour moi », a-t-il dit.

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L’homme d’affaires Laurent Vézina

De son côté, Frédéric Bastien a de nouveau affirmé qu’il serait le meilleur défenseur de la loi 21 sur la laïcité, adoptée sous le bâillon par le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) en juin dernier. Laurent Vézina, un homme d’affaires de la région de Québec, a quant à lui profité du congrès pour se présenter pour la première fois aux militants.

Moins d’heures de travail

Les jeunes péquistes souhaitent modifier la Loi sur les normes du travail pour limiter à 35 heures plutôt qu’à 40 heures la semaine normale de travail. Ils veulent aussi que les Québécois travaillent quatre jours plutôt que cinq en période estivale et qu’ils soient payés d’ici 10 ans par « une monnaie québécoise ».

Ces propositions ont marqué samedi une matinée portée sur le travail au premier jour du congrès du CNJPQ. Une première proposition émanant du comité directeur prévoyait une réduction de la semaine de travail à seulement 30 heures. Certains militants ont toutefois soulevé des craintes en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

Les jeunes du Parti québécois veulent aussi que le Québec donne aux travailleurs « un droit à la déconnexion ». Ils déplorent que certaines entreprises réclament que leurs employés répondent à leurs courriels même à l’extérieur du bureau.