La ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, estime « être sur la bonne voie » vers la mise à jour du plan d’action contre la violence conjugale et espère obtenir « les moyens financiers de le déployer à grande échelle » lors du prochain budget, qui sera déposé le 10 mars.

« Pour moi, la prochaine étape, c’est le budget. C’est ce qui va faire en sorte qu’on va savoir à quelle hauteur et dans quelle mesure on va pouvoir agir », a confié la ministre, en entrevue avec La Presse, au terme de deux journées distinctes de consultations et d’échanges avec le milieu à propos de la violence conjugale et de l’égalité, à Montréal.

Mercredi, plus précisément, se tenait la première rencontre du comité de travail sur la violence conjugale pour assurer le suivi du déploiement du dernier plan d’action 2018-2023 élaboré par le gouvernement de Philippe Couillard.

En décembre, François Legault a donné le mandat à Mme Charest de réviser ces travaux dans la foulée de récents crimes violents contre des femmes au Québec. « Il n’y aura pas un nouveau plan d’action », a précisé la ministre, rappelant que celui des libéraux était encore « tout à fait pertinent ».

« Mais ce que je souhaite, c’est de le déployer à plus grande échelle, avec plus de moyens financiers. C’est mon objectif et c’est la revendication que j’ai faite au ministère des Finances », a-t-elle indiqué. « Ce que j’aimerais déployer, par exemple, c’est cette idée de cellule de sécurité autour de la femme, de concertation du milieu. »

Isabelle Charest n’a pas chiffré auprès de La Presse les demandes adressées au ministre des Finances, Eric Girard. Elle a rappelé que plusieurs ministères, notamment ceux de la Sécurité publique, de la Justice ou de la Santé et des Services sociaux, ont un rôle à jouer pour lutter contre la violence conjugale. « Si on veut vraiment avoir un effet, il faut travailler sur tous les plans, avec tous les ministères », a-t-elle souligné.

Le prochain budget du gouvernement Legault viendra assurément bonifier le financement public accordé au réseau des maisons d’hébergement. Le sous-financement chronique de ces établissements « place les femmes et les enfants en danger », avait reconnu l’Assemblée nationale, en novembre dernier.

La Fédération des maisons d’hébergement pour femmes du Québec, quant à elle, a réclamé publiquement un réinvestissement de 50 millions dans le réseau.

ÉCHANGES « CONSTRUCTIFS »

Lors de la séance de travail de mercredi, qui a permis de « recentrer les actions » de tous les intervenants, Mme Charest a fait valoir l’importance « de travailler ensemble » étant donné « la complexité de la problématique ».

« Les échanges ont été très constructifs et concrets. C’est sûr que l’enjeu financier revient souvent, mais d’avoir une meilleure synergie, d’avoir tout le monde autour de la table fait en sorte d’avoir un meilleur dialogue, une meilleure concertation, c’est comme ça que les travaux vont avancer », a-t-elle dit.

La table ronde a réuni des acteurs des organismes communautaires, des ministères et des services de police, notamment.