L’humoriste Guy Nantel brigue la chefferie du Parti québécois (PQ). Il en a fait l’annonce jeudi matin à la permanence de la formation politique, dans Hochelaga-Maisonneuve, quelques minutes après avoir signé son bulletin de candidature et sa carte de membre.

M. Nantel dit avoir réfléchi longtemps avant de se lancer dans la course, en raison des « sacrifices » que cela implique, comme la mise en veilleuse de sa carrière artistique et le fait de devoir passer moins de temps avec sa famille.

Il se présente avec l’intention d’unifier le PQ et le mouvement souverainiste, et promet de déclencher un référendum rapidement.

« La raison pour laquelle j’ai décidé d’embarquer dans cette aventure-là : je pense que le Parti québécois a besoin d’être restructuré, a besoin d’être assumé, a besoin, certainement, d’être décomplexé et a besoin d’être uni également », a-t-il expliqué en point de presse.

« C’est en fait le mouvement souverainiste au grand complet et peut-être jusqu’à la société québécoise qui ont besoin d’être réunifiés. Une multitude de lobbys et de groupes qui défendent chacun leurs intérêts personnels nuisent à l’unité du Québec. »

L’humoriste de 51 ans assure qu’il mettra fin à sa carrière artistique s’il est élu chef de la formation souverainiste, mais pas d’ici là. Il prévoit toutefois annuler le spectacle prévu à Brossard, le 19 juin, jour où le nom du prochain chef du PQ sera connu.

M. Nantel, qui œuvre dans le milieu de l’humour depuis 32  ans, devient le quatrième candidat déclaré à la course à la chefferie du PQ. Le député Sylvain Gaudreault, l’avocat Paul St-Pierre Plamondon et l’enseignant Frédéric Bastien sont déjà sur les rangs.

L’aspirant chef convient qu’il n’a pas d’expérience en politique active, mais estime avoir « des forces que d’autres n’ont pas », comme la capacité de vulgariser et de « communiquer directement avec le public, avec le peuple, d’être proche du monde ».

« On ne se pose pas la question à savoir pourquoi un animateur de TVA devient président de l’Assemblée nationale ou pourquoi un gars qui a organisé une grève étudiante devient chef d’un parti politique ou pourquoi un professeur de théâtre devient premier ministre du Canada, a-t-il dit. Alors, je ne vois pas pourquoi les humoristes auraient une espèce de marche supplémentaire à monter. »

S’il est couronné, M. Nantel affirme qu’il va faire un référendum sur la souveraineté « dans la première moitié d’un premier mandat » du PQ. Cependant, il reste vague sur ses intentions s’il perd la course à la direction.

Sera-t-il candidat aux prochaines élections s’il n’est pas élu chef ? « Mon idée n’est pas encore faite », répond-il.

En vertu de nouvelles règles, les non-membres du PQ pourront aussi voter pour le prochain chef, moyennant une contribution de 5 $. La période officielle de mise en candidature aura lieu du 2 mars au 9  avril. Et les débats se dérouleront, à des dates encore indéterminées, entre le 15 avril et le 20 mai.